"On est seule" : Sandra Lorenzo raconte sa douloureuse fausse couche

Publié le Vendredi 11 Février 2022
Le HuffPost
Par Le HuffPost Média
Le témoignage poignant d'une fausse couche/photo d'illustration
Le témoignage poignant d'une fausse couche/photo d'illustration
La journaliste Sandra Lorenzo a perdu son bébé à 8 mois. Dans un récit intime, "Une fausse couche comme les autres", elle témoigne de la solitude qu'ont connue tant de femmes durant cette épreuve.
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23 millions de fausses couches ont lieu chaque année dans le monde. C'est 15% du total des grossesses. Un dernier chiffre pour montrer à quel point cet événement touche de nombreuses femmes : 44 grossesses s'arrêtent chaque minute. Ces données proviennent d'un rapport publié par The Lancet au début de l'année 2021.

Ces chiffres ont touché en plein coeur Sandra Lorenzo. Cette journaliste, ancienne cheffe du service LIFE du HuffPost, mère de deux petits garçons, publie ce jeudi 10 février un livre sur un récit intime, celui de l'interruption spontanée de sa deuxième grossesse. Dans Une fausse couche comme les autres, elle raconte son histoire et la manière dont elle a affronté cette douloureuse épreuve. Elle donne également la parole à plusieurs femmes qui ont vécu le même drame.

Une fin brutale


Au début de l'année 2020, la jeune maman se réjouit d'être tombée enceinte aussi rapidement après sa première grossesse. Elle enchaîne les tests pour s'assurer qu'elle attend bien cet heureux événement. Avec son mari, étonnés et ravis à la fois de devenir parents pour la seconde fois, ils s'empressent de partager la nouvelle avec leurs proches au moment opportun. Nageant en plein bonheur, ils vont pourtant vite déchanter. Après de nombreux rendez-vous pour savoir si la grossesse se passe bien, le verdict tombe. À huit semaines, Sandra Lorenzo perd son bébé.

Même si la maman se dit chanceuse dans son malheur, chanceuse d'avoir été entourée, chanceuse d'avoir trouvé des oreilles attentives... Tout cela n'a fait que renforcer sa solitude.

"Je pense que l'on est seule parce que tout se passe à l'intérieur de notre ventre, de notre corps et de notre tête. C'est fou, parce que dans notre société, on côtoie tous la mort, on a tous déjà perdu un être proche, fait face à un deuil. On sait exactement, plus ou moins maladroitement ce que l'on peut dire ou pas. Dans le cas d'une fausse couche ou d'un deuil périnatal, on ne sait pas vraiment. Donc généralement, si on est au courant, on n'en parle pas vraiment ou alors on essaie de trouver des explications pour se dire que c'est mieux comme ça, ce qui n'aide pas forcément les femmes et les couples qui le vivent", confie-t-elle au HuffPost LIFE dans la vidéo ci-dessous.

Un souvenir douloureux


À ses côtés, son mari l'a épaulée durant toute cette période difficile. Si Sandra Lorenzo en est consciente et ne le remerciera jamais pour ce soutien, elle aurait aimé que son investissement prenne une autre forme.

"Il m'a soutenue comme il a pu, mais il était là pour moi. J'aurais voulu qu'il soit là pour la fin de cette grossesse, qu'il vive autant que moi un deuil et une perte", avoue-t-elle. "Pour surmonter ça, il a eu besoin de tout de suite se projeter sur l'après, et de ne surtout pas s'appesantir sur ce qu'il pouvait ressentir face à ça. [...] Ça renforce la solitude de se dire que, lui, est passé très vite à autre chose".

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