Le beau message d'Ali Aguado, père trans, après la campagne haineuse contre le Planning familial

Publié le Mardi 20 Septembre 2022
Julie Legendart
Par Julie Legendart Journaliste
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Ali Aguado, 40 ans, directeur d'établissements médicaux-sociaux et militant transgenre, s'est exprimé dans l'émission "Quotidien" s'est exprimé. Ali Aguado est le premier Français transgenre à avoir été reconnu comme père de l'enfant qu'il a porté. Il a réagi à la polémique transphobe de la rentrée.
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A 40 ans, Ali Aguado n'est pas seulement directeur d'établissements médicaux-sociaux dans le Sud-est de la France. Militant LGBTQ, le quadragénaire est papa d'une petite fille née en 2019. Et Ali Aguado est le premier Français transgenre à avoir été reconnu comme père de l'enfant qu'il a porté. Une figure exemplaire donc.

Sur le plateau de l'émission Quotidien ce 19 septembre, il a relaté son histoire, loin d'être tout à fait paisible, du début de sa transition en 2006 à son désir d'enfant avec son mari, et sa décision de porter lui-même leur bébé. Mais Ali Aguado est également revenu sur un "bad buzz" qui avait engendré quantité de réactions - pour beaucoup transphobes - sur les réseaux sociaux : l'accueil d'une affiche du Planning Familial sur laquelle apparaissait un homme trans enceint.

"Je me suis senti visé"

Loin des intentions inclusives du slogan mis en avant ("On sait que des hommes aussi peuvent être enceints"), le Planning avait été attaqué par des raids d'extrême droite et avait annoncé vouloir porter plainte sur à cette campagne de cyberharcèlement.

Ali Aguado est posément revenu sur ce déferlement de haine. "C'était une polémique horrible, complètement délétère et dangereuse. Je me suis senti visé. Cette affiche envoie un message à la communauté trans, leur assurant que le Planning les accompagne dans le cadre de leur parcours de santé. Mais c'est normal que cette affiche trouble. Elle est venue réinterroger la possibilité même d'être qui nous sommes".

"Cette affiche interroge ce qu'est la féminité, et la masculinité. Et il ne faut pas avoir peur de ces questions. D'autant plus qu'on demande à personne de transitionner ! On veut juste vivre notre vie", a-t-il poursuivi face au présentateur Yann Barthès. "Durant mon parcours, je ne me suis pas confronté à des murs. J'avais un réseau de soutiens derrière moi. Ma famille, mes amis, ma communauté, me soutenaient", a enfin rassuré l'invité. Un message de tolérance et de calme après une campagne haineuse.