Deux activistes lesbiennes condamnées à mort en Iran pour leur orientation sexuelle

Publié le Lundi 12 Septembre 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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Encore une nouvelle opression à l'encontre des personnes LGBTQ. En Iran, deux activistes lesbiennes, Zahra Seddiqi Hamedani, 31 ans, et Elham Choubdar, 24 ans, ont été condamnées à mort pour leur orientation sexuelle.
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"C'est la première fois qu'une femme est condamnée à mort en Iran pour son orientation sexuelle". L'activiste iranienne Shadi Amin, de l'organisation iranienne de défense des droits des personnes LGBTQ+ 6 rang, ne décolère pas à propos d'un drame qui a bouleversé le pays : deux activistes lesbiennes, Zahra Seddiqi Hamedani, 31 ans, et Elham Choubdar, 24 ans, ont été condamnées à mort pour leur orientation sexuelle. "Nous exhortons maintenant l'Allemagne et d'autres gouvernements étrangers à faire pression" sur l'Iran, a déclaré Shadi Amin à l'AFP.

Zahra Seddiqi Hamedani et Elham Choubdar ont été identifiées comme "activistes lesbiennes" de par leurs publications sur les réseaux sociaux, en lien avec la communauté LGBTQ+, avant d'être jugées début septembre pour "promotion de l'homosexualité" et "communication avec les médias opposés à la République islamique" au sein du tribunal d'Ourmia, comme le relate le Guardian. En Iran, l'homosexualité est passible de la peine de mort. Et ce, en vertu du code pénal de la charia.

Zahra Seddiqi Hamedani aurait été torturée après son arrestation, soumise à des passages à tabac, des décharges électriques et un isolement prolongé, rapporte Amnesty International.

Des violences dénoncées

Des violences dénoncées par les organisations de défense des droits humains, lesquelles mettent également en lumière le fait que les deux femmes se seraient vu refuser l'accès à un avocat. Zahra Seddiqi Hamedani et Elham Choubdar sont aussi accusées de "trafic sexuel", ce qu'elles nient. "Dans la plupart des cas d'exécutions de personnes LGBT+ iraniennes par le passé, le gouvernement a tenté de lier ces cas à des crimes violents comme le viol ou la violation de la sécurité nationale", souligne auprès du Guardian Arsham Parsi, militant iranien des droits des LGBTQ+.

"Ils exagèrent toujours les accusations pour faire passer les militants LGBTQ pour des individus dangereux qui doivent être exécutés. Aujourd'hui nous avons besoin d'une pression internationale. Cette sentence est, je pense, principalement politique", proteste encore Arsham Parsi. Un message que le principal concerné espère faire résonner à travers le monde.

Avant son arrestation, relate la BBC, Seddiqi Hamedani avait enregistré une vidéo dans laquelle elle alertait : "Je veux que vous sachiez à quel point nous, les LGBT, subissons la pression. Nous risquons nos vies pour nos sentiments. Je J'espère que le jour viendra où nous pourrons tous vivre en liberté dans notre pays".

Les deux jeunes femmes sont actuellement détenues dans le quartier réservé aux femmes d'une prison d'Ourmia.