Rien que ça : en Caroline du Sud, on souhaite la peine de mort aux femmes qui avortent

Publié le Jeudi 09 Mars 2023
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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Une proposition de loi réclamant la peine de mort pour les femmes qui avortent ? C'est ce qu'a déployé un élu ultra conservateur de la Caroline du Sud, et ce dans une nation largement marquée par la répression des droits des femmes.
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Depuis la décision de la Cour suprême des Etats-Unis de révoquer le droit à l'avortement l'an dernier, la répression anti-IVG ne cesse pas outre-atlantique. Et plus encore, on constate une banalisation des prises de position anti-avortement, comme des mesures les plus extrêmes. Et ce, dans des Etats qui ont largement fait la part belle à ce type "d'initiatives" à l'époque de la présidence Trump - qui leur était très favorable.

Par exemple ? On pense à la Caroline du Sud, qui en 2022 déployait une proposition de loi afin de rendre illégale "toute diffusion d'informations à propos de l'IVG", sur le web notamment. Tout un programme. Un refus du droit à l'information qui allait de pair avec un mépris des droits les plus fondamentaux des femmes. Mais la Caroline du Sud n'était pas au bout de ses idées. Et nous, au bout de notre déprime.

En ce mois de mars 2023, un législateur républicain a effectivement défendu au sein de l'Etat ultra-conservateur un texte de loi... proposant de punir pénalement, et très sévèrement, toutes les femmes qui ont recours à l'IVG. Les punir... Jusqu'à la peine de mort. Oui, rien que ça.

Une mesure particulièrement répressive

"Si on appelle un foetus une vie, qu'on le définit comme une vie, pourquoi quiconque, pas juste les mères, pourraient ôter cette vie ? Si c'est une vie, elle doit être protégée comme toute autre. Un foetus, puis une personne, devrait être protégée de la fécondation à la mort naturelle", a déclaré le 4 mars dernier l'élu républicain en question, Bob Harris, représentant du 36e district de Caroline du Sud, comme le rapporte le magazine Marie Claire, précisant que la mesure est actuellement examinée par un comité judiciaire.

A son examen par le comité judiciaire pourrait succéder son vote au sein de la Chambre des représentants. Rien n'est encore écrit donc. Mais cela ne nous ne rassure pas pour autant. Car cela fait des années que des Etats comme la Caroline du Sud poursuivent une sorte de lutte "pro-vie". En 2021 déjà, une loi du Texas particulièrement répressive interdisant l'avortement dès six semaines de grossesse, même en cas de viol ou d'inceste... Et recevait l'aval de la Cour suprême des Etats-Unis.

Bien des représentants de la Caroline du Sud, du Texas et d'autres états ultra conservateurs règlent leurs pas sur ceux de la législation dite du "heartbeat", interdisant l'avortement dès qu'une échographie peut détecter un "battement du coeur" du foetus. Un terme "trompeur à ce stade du développement de l'embryon", rappelaient à raison les professionnels de la médecine. Cela fait déjà des années que le droit à l'IVG est mis en péril, dans une société qui ressemble de plus en plus... A la série télévisée The Handmaid's Tale.