






Le patriarcat sur nos ondes ?
L'an dernier, Flore Benguigui avait levé la voix au sujet du sexisme dont elle a été victime sur la scène musicale. Et plus particulièrement au sein du très populaire group electro-pop dont elle était la voix : L'impératrice. Un indispensable de l'époque The Pirouettes, Polo & Pan et Fishbach.
Son témoignage était accablant. Sur Instagram, elle avait alors abordé sans filtre sa fatigue physique et psychologique : "J'avais déjà tiré la sonnette d'alarme plusieurs fois au sujet de mon état... Ma santé physique et mentale a sérieusement été mise à mal ces dernières années".
Mais également, par la suite, fustigé des violences sexistes, auprès de Médiapart : "Le leader de L'Impératrice par exemple m'a dit qu'il y avait toujours besoin, selon lui, d'une tension sexuelle entre les chanteuses et leurs producteurs / musiciens.... Et le leader d'un ancien groupe m'avait aussi viré en me disant "Je m'en fiche de comment tu chantes, tout ce qui m'intéresse c'est que tout le monde ait envie de te b*ser"..."
Et aujourd'hui, c'est plus globalement l'industrie musicale qu'elle rhabille pour l'hiver. Dans une interview tour à tour intime et politique...
Une prise de parole engagée.
La chanteuse Flore Benguigui, applaudie depuis une décennie pour sa voix céleste et ses tonalités jazzy, assume plus que jamais ses convictions féministes. Et étrille la scène musicale, qu'elle portraitiste l'espace d'une interview partagée sur France Inter... Comme un boys club.
Le boys club, c'est la définition d'un milieu essentiellement masculin, ou en tout cas, où la domination l'est. La solidarité masculine y règne et par-là même, une forme de contrôle, et d'omerta, imposés par cette domination partagée. Autant dire que les femmes n'y ont pas forcément droit de cité. Le boys club ne s'affirme pas en tant que tel : il s'agit de rapports de pouvoir insidieux, qui prennent place dans les coulisses. Et qui engendrent des discriminations systémiques : autrement dit, des violences et des inégalités qui font système.
Mais ce n'est pas tout...
Flore Benguigui poursuit, auprès de l'autrice Chloé Thibaud, à qui l'on doit de nombreux ouvrages sur la place des femmes dans la musique : "Pendant la décennie où j'ai pu enchaîner les tournées, je n'ai pas croisé beaucoup de femmes techniciennes par exemple... Ou instrumentistes, ou même chanteuses"
Et de développer sa réflexion auprès de la journaliste : "Dans les groupes la présence était également très masculine, et j'ai dû batailler pour ne pas être la seule femme au sein de L'impératrice !". Ce boys club justement, c'est précisément ce que Flore Benguigui dénonçait lorsqu'elle abordait les situations problématiques qu'elle avait pu constater concernant sa propre expérience.
Et ce qui a participé à sa profonde fatigue mentale.
Et l'artiste de conclure : "Il est possible de faire changer les choses, mais pas si on est seulement 15 artistes à hurler dans le vent. Il faut clairement que le mouvement soit plus global que ça..."
Récemment encore, la chanteuse déplorait : : "Toutes les femmes de cette industrie sont considérées remplaçables et interchangeables, il n'y a qu'à voir la façon dont j'ai été remplacée en quelques semaines - par la chanteuse Louve, ndlr - pour chanter les chansons et les mélodies que j'ai écrites"