La présidente de la Fondation des femmes dédommagée pour injure publique à caractère sexiste

Publié le Vendredi 28 Septembre 2018
Léa Drouelle
Par Léa Drouelle Journaliste
Anne-Cécile Mailfert, Présidente de la Fondation des Femmes
Anne-Cécile Mailfert, Présidente de la Fondation des Femmes
Jeudi 27 septembre, le Tribunal correctionnel de Paris a prononcé sa première condamnation pour injure publique à caractère sexiste. La présidente de la Fondation des femmes Anne-Cécile Mailfert salue cette décision et encourage les autres victimes à porter plainte.
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Conformément à l'article 33 du 29 juillet 1881, l'injure privée ou publique à caractère sexiste, raciste ou homophobe est punie par la loi. Cette mesure existe donc depuis longtemps. Pourtant,un communiqué de la Fondation des femmes daté du jeudi 27 septembre annonce la première condamnation pour "injure publique à raison du sexe".

Le tribunal correctionnel de Paris a en effet condamné deux médecins à verser 1000 euros d'amende (dont 500 avec sursis) chacun, après avoir injurié et harcelé par téléphone Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes et auparavant porte-parole de l'association Osez le Féminisme !

"Le sexisme ce n'est pas une blague, c'est un délit"

Le harcèlement d'Anne-Cécile Mailfert a commencé en 2015, quand elle s'est insurgée publiquement contre le caractère pornographique d'une fresque peinte dans la salle de garde du CHU de Clermond-Ferrand, qui représentait un dessin de l'ancienne ministre de la santé Marisol Touraine, en train de subir un viol collectif.

"Une campagne haineuse s'en était suivie sur les réseaux sociaux sur la personne de Madame Mailfert et ce à l'initiative notamment de médecins mécontents", explique la Fondation des femmes. Les deux médecins condamnés lui ont téléphoné à plusieurs reprises pour l'insulter et son image a été détournée dans des photomontages dégradants diffusés sur les réseaux sociaux.

La militante féministe avait alors porté plainte : une décision qu'elle ne regrette pas au vu du dénouement de l'affaire : "J'espère que d'autres victimes oseront désormais porter plainte comme moi et que cela dissuadera les potentiels auteurs d'utiliser de telles injures. Le sexisme ce n'est une blague, c'est un délit", déclare-t-elle dans le communiqué de la Fondation des femmes.

D'après le site officiel de l'administration française, "l'injure publique est une injure pouvant être entendue ou lue par un public.(...) C'est le cas des injures prononcées en pleine rue, entre automobilistes par exemple, publiées dans un journal ou sur un site internet. Les propos tenus sur un réseau social peuvent aussi être considérés comme une injure publique."