Les femmes tardent à consulter un psy et c'est un problème

Publié le Jeudi 28 Avril 2022
Louise  Col
Par Louise Col Journaliste
Les femmes tardent à consulter un psy et c'est un problème
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Une étude révèle que plus de la moitié des femmes souffrant de symptômes de dépression mettent un an à prendre rendez-vous auprès d'un·e psy. Un chiffre à ne surtout pas prendre à la légère.
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Les états dépressifs et les troubles anxieux fréquemment associés sont autant de signes qui doivent être pris au sérieux. Et pour cela, une consultation auprès d'un·e professionnel·le de santé mentale (psychologue ou psychiatre) est essentielle. Seulement, nombreux·ses sont celles et ceux à ne pas vouloir ou à ne pas oser pousser la porte d'un cabinet adapté.

Chez les femmes, la proportion à attendre de longs mois avant de passer le pas de la prise en charge médicale grimpe même à la quasi majorité. Une étude menée par Myriad Genetics, une société de tests génétiques qui fournit des informations entre autres dans le domaine de la santé mentale, révèle ainsi que "2 femmes sur 3 souffrant de dépression ou d'anxiété déclarent avoir atteint ou être sur le point d'atteindre le point de rupture en ce qui concerne leur santé mentale".

Et parallèlement, 4 sur 10 n'ont pas encore consulté au moment de l'enquête. "Les femmes attendent plus d'un an, plus longtemps qu'elles ne le devraient, pour obtenir le traitement de santé mentale dont elles ont besoin", observe la professeure Rachel Earls, co-autrice du rapport.

"Contraintes de 'tenir le coup'"

La plupart des répondantes tendent à minimiser leur état, et par conséquent, la nécessité d'un travail en profondeur. Ainsi, 72 % d'entre elles estiment qu'elles ont "simplement besoin de faire une pause", lorsqu'elles se sentent surmenées. 60 % pensent qu'il s'agit "d'une phase" et qu'elles n'auraient pas besoin d'aide, 50 % ne veulent pas que l'on sache qu'elles sont suivies et "malades".

Pour 31 %, les symptômes dépressifs ou d'anxiété les convainc plutôt de redoubler d'efforts. Enfin, pour 26 %, 19 % et 18 % du panel, la raison d'un telle attente vient respectivement d'un manque de moyen, de couverture sociale, et de temps.

"Les femmes se sentent souvent contraintes de 'tenir le coup' et de ne pas admettre qu'elles ont des difficultés", analyse la docteure Betty Jo Fancher, spécialiste en psychiatrie. "Pourtant, si vous sanglotez dans votre douche, si vous lancez des objets sous l'effet de la colère ou si vous criez de façon répétée dans un oreiller, ce sont des signaux qui indiquent que vous avez franchi une limite et que vous devriez consulter un professionnel au sujet de votre santé mentale." Et ce, sans plus patienter.