Société
Start-ups, les grandes boîtes vous veulent du bien
Publié le 8 novembre 2012 à 10:33
Par Marine Deffrennes
Dans les locaux de Google, le réseau parisien Girls in Tech a convié les créateurs de star-ups à une table ronde pour les confronter à des acteurs de grands groupes comme SFR, Dell ou Google. L'objectif ? Comprendre pourquoi et comment les grosses boîtes peuvent les coacher et les financer. Terrafemina y était.
Start-ups, les grandes boîtes vous veulent du bien Start-ups, les grandes boîtes vous veulent du bien© We love Startups
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Elles reçoivent dans la cafét' des locaux parisiens de Google (VIIIe arrondissement). Déjà enchanté(e)s de se retrouver là, les entrepreneuses (et entrepreneurs) sont venu(e)s chercher des tuyaux, des réponses et des investisseurs potentiels. Et pour cause, la table ronde organisée par l'équipe Girls In Tech explore les interactions possibles entre les grands groupes et les jeunes start-ups. Menée par la dynamique Roxanne Varza, fondatrice du réseau, la discussion vise à stimuler et à orienter le vivier des web-entrepreneurs, et lui prouver que les mastodontes de l’économie sont des amis qu'il faut oser se mettre dans la poche.

Du langage corporate au langage start-up

Alice Zagury est bien placée pour en parler, elle a participé au lancement en 2008 de « la Cantine », espace de coworking pour les start-ups, et depuis 2011 elle pilote le Camping, un incubateur de start-ups désormais ultra-prisé. Le modèle n’était rien moins qu’un programme conçu dans la Silicon Valley pour lancer les start-ups au bon moment et avec les bonnes armes. L’accélérateur a dû faire avec la donne française, sans l’aide d’un fonds d’investissement, du coup Alice s’est résolue à faire campagne du côté des grandes entreprises. La french connexion ne l’a pas déçue. « SNCF, BNP ou encore Google ont été séduits par notre incubateur », s’étonne-t-elle encore : « Au départ, quand on parle de start-up, on ne sait pas vraiment ce qu’on est en train de vendre, par définition il n’y a pas vraiment de business plan ». Mais ces poids lourds aiment se tenir au courant et ils trouvent dans l’incubateur un bon moyen de repérer les innovations qui feront peut-être leur business de demain. Après trois saisons, à raison de 12 start-ups encapsulées et coachées tous les 6 mois, le Camping est devenu un intermédiaire hors pair entre grandes boîtes et jeunes start-ups : « Nous faisons la traduction du langage « corporate vers le langage start-up », se félicite Alice.

Des idées jeunes pour être à la page

On peine en effet à imaginer comment des boîtes si denses et si structurées peuvent suivre le rythme survolté de la naissance et du lancement d’une start-up. Pas question de passer par les process de validation habituels pour débloquer les sommes et les compétences, « il faut aller vite et se développer à l’international, le véritable enjeu est là », martèle Alice. D’où la demande d’un véritable effort de flexibilité de la part des entreprises. « Il n’est pas toujours évident pour les grands groupes de mettre en place des processus plus lights », concède Stéphanie Hajjar, responsable de l’innovation chez SFR Développement. Mais si l’opérateur historique s’efforce de « casser les démarches » et de « se renouveler », c’est pour mieux « anticiper » et mieux tester les futurs services proposés aux clients. SFR s’est ainsi doté d’un fonds d’investissement de 43 millions d’euros en 5 ans, pour détecter les meilleures start-ups et les accompagner. Les plus prometteuses sont même testées en version bêta sur l’atelierSFR.fr.

Donnant-donnant et gagnant-gagnant

Mais que retirent donc ces boîtes cotées en bourse du soutien apporté aux jeunes start-upers ? Chez Google, l’aide peut se faire à plusieurs niveaux, mais pour Élisabeth Bargès, Policy Manager Google France, le parrainage fait partie de la culture de l’entreprise. « La plupart des Googlers sont d’ex créateurs de start-ups, ils restent hyper concernés et intéressés par le sujet, ils interviennent au sein du Camping physiquement ou par visio-conférence, pour écouter et coacher les entrepreneurs ». La succes-story Leetchi en témoigne. Céline Lazorthes, la fondatrice de ce site qui permet de créer des cagnottes en ligne pour collecter de l’argent, dit avoir largement profité des bons conseils des experts Google. Référencement, achat de mots-clés, et réseautage surtout, « c’est ce qui fait le plus défaut quand on crée sa boîte, un réseau solide qui nous soutient et comprend ce que l’on fait », confie-t-elle. Chez SFR, financer le développement de start-ups innovantes est un besoin vital, puisque l’entreprise ne fait quasiment pas de R&D (Recherche et Développement), « on peut parler de co-création, estime Stéphanie Hajjar, dans la mesure où SFR est parfois le 1er client de ces start-ups. »

Au feeling et au culot

Quant à savoir comment on se fait une place au chaud quand on vivote avec une jeune start-up prometteuse, les intervenantes présentes s’accordent pour recommander d’y aller franco et avec un certain culot. Ce qui n’empêche pas la rigueur et le professionnalisme. « Trop souvent les ingénieurs qui nous approchent manquent d’une fibre business », regrette S. Hajjar. Elle considère néanmoins que tout est une affaire de rencontre entre hommes et femmes, « il faut que le courant passe ». Céline Lazorthes attribue largement la réussite de Leetchi au feeling qu’elle a eu avec les interlocuteurs des grandes boîtes : Google, mais aussi Microsoft et le Crédit Mutuel. « Je pense qu’ils nous ont trouvées sympas », dit-elle. Alors, soyez sympa, et passez par la grande porte !

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Le site du réseau Girls in Tech

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