Natoo dénonce en images les remarques sexistes dont elle a fait l’objet durant sa carrière de vidéaste et de créatrice de contenus. Commentaires bien relous comme il faut sur son corps, ses cuisses, sa légitimité, son humour, subies dès ses 25 ans, autrement dit ses touts débuts sur YouTube.
Natoo envoie valser les machos dans cette interview sans filtre, à retrouver en bas de cet article. La créatrice de contenus évoque effectivement à Her Story le sexisme dont elle a été victime, et l’est toujours, d’ailleurs, au gré de n’importe quelle publi ou photo. Qu'elle se contente de balancer un carrousel tout ce qu'il y a de plus ordinaire ou d'apparaître sur le tapis rouge. Mais surtout, tout a débuté dès ses premières vidéos. Elle y faisait simplement des vannes, mais les machos ne voyaient qu'un corps.
Remarques bien machos sur ses cuisses, sa silhouette, ses tenues, ou même son humour, tout y est passé rapidement au gré des commentaires anonymes. Face caméra, elle témoigne de ces jugements si banalisés sur les réseaux sociaux, quel que soit le contenu proposé par les créatrices. Vlogs ou sketches, qu’importe, le regard masculin fait rage. Et laisse entendre sa considération rarement saine du corps des femmes.
Et si on écoutait Natoo pour en savoir plus ?
Natoo met en mots une expérience qui est hélas celle de bien des femmes sur les réseaux sociaux, et autant vous dire que cela n'a guère changé en près de 20 ans. On vous invite à lire nos articles critiques sur les remarques suscitées par la YouTubeuse Camille LV : réactions misogynes sur ses seins, ses fesses, sa silhouette que les internautes vont hyper sexualiser, sa sexualité supposée.
La YouTubeuse star qui officie depuis 2011 sur la plateforme a de son côté essuyé bien des simagrées sexistes.
Elle explique : ‘J’ai compris qu’être une femme sur Internet, c’est bien plus compliqué qu’être un homme. On va venir appuyer sur ton physique et ta légitimité”. Et elle développe auprès de Her Story : “Quand j’ai commencé à poster des vidéos, j’avais 26 ans et j’étais donc déjà une femme. Tu reçois des commentaires des gens que tu ne connais pas. Le premier ? C’était : Tu as tellement des cuisses énormes ! Tu dois pouvoir étrangler des gens avec”
Forcément, cela n’aide pas à rester zen quand on est une femme sur YouTube. Cela étant, l'influenceuse insiste sur la floraison de créatrices cette dernière décennie au sien de la plateforme, venues “l’épauler” symboliquement, alors qu'elle semblait seule contre tous au creux des années 2010. Dans l’attente d’une sororité espérée.
Sur Twitch aussi les créatrices, les streameuses, subissent bien des remarques sexistes et misogynes. On a forcément en tête les saillies immondes dont font l’objet Maghla et Ultia, notamment, victimes de cyber-harcèlement, de remarques déplacées, de commentaires réguliers sur leur physique, voire de contenu sexualisant. Natoo apparaît comme l’une des premières “stars” du net hexagonal, féminines, à savoir essuyé ses plâtres qui riment avec patriarcat.
“Pourquoi commenter mes cuisses, on s’en fout ?”, s’interroge encore aujourd’hui Natoo. CQFD.