Et si on mettait la pression pour financer la lutte pour les droits des femmes ?

Publié le Vendredi 21 Mai 2021
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
La campagne #StopTalkingStartFunding, une campagne mondiale de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
La campagne #StopTalkingStartFunding, une campagne mondiale de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
Afin de lutter contre les violences sexistes et sexuelles, les collectifs Générations Féministes et Nous Toutes lancent la campagne mondiale #StopTalkingStartFunding. L'idée ? Interpeller massivement les chef·fes d'Etat. Et les pousser à agir, enfin.
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Déconfinement ou pas, les violences contre les femmes perdurent. C'est pour cela que les collectifs Générations Féministes et Nous Toutes viennent de lancer une nouvelle campagne : #StopTalkingStartFunding. Dans la langue de Molière, arrêtez de parler, commencez à financer ! L'idée ? Interpeller son ou sa chef·fe d'État pour qu'il·elle engage (enfin) les moyens nécessaires pour mettre fin aux violences basées sur le genre.

Pour participer à cette campagne mondiale, il suffit simplement de se rendre dans la catégorie "Chef·fe d'État, je vous interpelle" du site officiel de l'opération solidaire. Le principe de cette initiative réside donc dans un "coup de pression" collectif et massif face à une situation d'urgence universelle.

Appuyée par les réseaux féministes de différentes régions du monde, #StopTalkingStartFunding sensibilise ainsi aux violences sexistes et sexuelles à travers une ambitieuse logique d'interpellations en ligne. Mais les objectifs de l'opération, elles, n'ont (vraiment) rien de virtuel, loin de là.

Des objectifs très concrets

Au coeur de ces interpellations, des exigences maintes fois réitérées par les associations féministes depuis les prémices du mandat d'Emmanuel Macron (et le lancement du Grenelle des violences conjugales), comme l'augmentation des budgets consacrés à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, mais aussi l'accès à la justice des victimes de violences basées sur le genre. Dédier a minima 0,1% de son PIB à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, et renforcer l'accompagnement des victimes de violences tout en facilitant leur accès à la justice, voilà pour les grandes lignes destinées aux leaders et leadeuses du monde entier.

En février encore, alors que l'on venait d'apprendre que les féminicides avaient baissé de 38% en 2020 en France, la Fondation des Femmes interpellait déjà le gouvernement afin de l'inciter à augmenter le budget dédié aux violences faites aux femmes, à former davantage les forces de l'ordre, mais aussi à sensibiliser dès le plus jeune âge les enfants aux violences sexistes. On le comprend, il y a donc bien des raisons de "faire pression".

Et dans cette optique de "tour du monde féministe" proposé par #StopTalkingStartFunding, associations et réseaux féministes peuvent aussi proposer sur le site un événement militant qui sera diffusé en ligne. Un rendez-vous digital, constitué de conférences, d'ateliers mais aussi de performances artistiques, sera proposé en ce sens le 23 juin sur une plateforme en ligne et retransmis intégralement en direct sur les réseaux sociaux, comme l'indique le site, qui l'assure enfin : "Ensemble, nous voulons faire entendre nos voix, toutes nos voix !".

"Il est temps pour les États d'arrêter les discours et de prendre des engagements financiers significatifs. Emmanuel Macron, nous demandons des moyens dès maintenant pour la lutte contre les violences", achève de son côté le collectif Nous Toutes sur Twitter. Le message est passé.