"Une auto-stoppeuse qui se fait violer n'a que ce qu'elle mérite" : cette archive télé des années 70 montre comment on traitait les victimes à l'époque
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Dans son émission Rembob'INA du 10 février, diffusée sur la chaîne LCP, Patrick Cohen est revenu sur la médiatisation des viols dans les années 70, en France. En invitant notamment l'autrice et journaliste Giulia Foïs pour réagir, le programme a donné à voir l'archive INA d'une enquête du magazine Vendredi, en 1976.
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Celle-ci était axée sur le récit d’une jeune auto-stoppeuse violée par l’automobiliste qui l’avait prise en charge, qui a dû affronter le regard accusateur de la justice et de la police.
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Dans l'émission de 1976, on entend le journaliste qui narre l'histoire en voix off : "Une auto-stoppeuse qui se fait violer n'a que ce qu'elle mérite. C'est la conclusion que l'on tire d'une décision récente de la Cour d'Appel de Colmar, qui réduisit de moitié la peine de prison d'un automobiliste violeur."
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Pour "justifier" cette réduction de peine, la parole est ensuite donnée à Jean Ullman, le Président de la Cour d'Assises de Paris d'alors. "Il faut tenir compte du fait que cette victime a pris un risque en montant dans une voiture avec un garçon qu'elle ne connaissait pas", déclarait-il à l'époque. "C'est une provocation indirecte."
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Après la diffusion de l'archive, la journaliste Giulia Foïs, elle-même victime de viol, qui milite depuis des années pour les droit de la femme, a été invitée à réagir. D'après elle, si les discours utilisés à l'époque peuvent choquer, ils ne sont pas si dépassés. "30 % des Français pensent encore qu'une victime est co-responsable si elle était habillée dans une tenue sexy, si elle avait bu un peu d'alcool."
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