Mediator : les dossiers rejetés en masse, un scandale dans le scandale?

Publié le Mercredi 03 Octobre 2012
Mediator : les dossiers rejetés en masse, un scandale dans le scandale?
Mediator : les dossiers rejetés en masse, un scandale dans le scandale?
Selon une information du Parisien, l'affaire du Mediator risque de tourner court. En effet, 86% des dossiers de demandes d'indemnisations de victimes ont été rejetés par les experts du ministère de la Santé. Ces derniers n'ont pas trouvé de lien de cause à effet entre le médicament et les pathologies cardiaques des plaignants.
À lire aussi


Selon le Parisien-Aujourd'hui en France du jour, l’affaire du Mediator pourrait bien connaître un rebondissement inattendu : alors que ce médicament antidiabétique, qui a été régulièrement prescrit pendant près de trente ans comme coupe-faim, est accusé d’avoir causé 500 morts et plusieurs milliers de pathologies cardiaques, le dossier pourrait bien retomber comme un soufflé. En effet, 86% des dossiers de malades déjà examinés par le collège d’experts de l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (l’Oniam), dépendant du ministère de la Santé, ont été jugés « sans lien de causalité » entre la prise de ce médicament produit par les laboratoires Servier et les pathologies enregistrées.

712 dossiers rejetés

Les experts du ministère de la Santé ont ainsi étudié 831 dossiers médicaux depuis septembre 2011. Au total, 712 ont été rejetés et 112 jugés recevables. Sept patients ont décidé de renoncer aux poursuites. Dans les cas où le lien de causalité a été reconnu, les experts ont en outre retenu une incapacité très faible, limitée en majorité entre 5 % et 10%. A-t-on crié au loup trop tôt ? Le scandale, dénoncé en 2010 par Irène Frachon, médecin au CHU de Brest, risque-t-il de tourner court ? Les experts de l’Oniam veulent avancer prudemment. « Il nous reste quelques milliers de dossiers à examiner. Il est donc trop tôt pour établir un bilan. Il est vrai cependant que la situation est plus compliquée que prévu », explique au Parisien Éric Rance, le directeur de l’Oniam. En attendant, chez Servier, on se réjouit de la tournure que prend le dossier. « Ces données confirment que le risque de problème valvulaire lié à la prise du Mediator est rare et que, lorsqu’il y a un effet, il est peu important dans la majorité des cas », déclare au Parisien Lucy Vincent, la porte-parole de Servier. Du côté des malades, l’inquiétude règne et les plaignants craignent de voir leur cas suivre l’exemple des victimes de l’amiante, dont la plupart attendent encore une indemnisation. Pour le Parisien, cela pourrait être le début d’un « scandale dans le scandale ».

Crédit photo : AFP

VOIR AUSSI

Affaire Mediator : la QPC de Servier est rejetée, le procès reprend
Procès du Mediator : les laboratoires Servier obtiennent le renvoi
Procès du Mediator : Servier veut un renvoi
Mediator : plus de 1300 morts en 30 ans
Le Mediator testé en coupe-faim sur des êtres humains