"Ce n'est pas le pays qui est machiste, c'est sa classe politique", tacle Edith Cresson

Publié le Lundi 16 Mai 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Dans une interview sans filtre publiée dans le "Journal du Dimanche", l'ex-Première ministre Edith Cresson a fustigé la perduration du sexisme en politique. Une parole importante à l'heure où Emmanuel Macron s'apprête à annoncer le nom de sa future Première ministre.
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"Ce n'est pas le pays qui est machiste, c'est sa classe politique". Ainsi s'est exprimée l'ex (et unique) Première ministre Edith Cresson dans les pages du Journal du Dimanche. Celle qui a occupé ce poste entre mai 1991 et avril 1992 durant le mandat de François Mitterand est revenue sur le sexisme de la classe politique, alors que l'hypothèse d'une Première ministre nommée par Emmanuel Macron semble se confirmer.

Edith Cresson est également revenue sur le sexisme qu'elle a subi du temps de cette expérience politique. "On me prêtait des propos que je n'avais jamais tenus, on me lançait des critiques permanentes, on faisait des commentaires sur ma tenue vestimentaire", a-t-elle déploré l'espace de cette interview sans filtre.

L'ancienne Première ministre, aujourd'hui âgée de 88 ans, observe malheureusement "les mêmes attaques aujourd'hui" à l'encontre des femmes en politique.

Un constat amer

Des propos soutenus par les principales concernées, comme par exemple Laurence Rossignol. La sénatrice et ancienne ministre de l'Egalité femmes/hommes s'est exprimée à ce sujet, affirmant : "La société politique est machiste et misogyne, bien davantage que la société française". A l'écouter encore, une femme à Matignon "serait juste la réparation d'une injustice".

"Après une femme n'a pas un programme politique en tant que tel. Une femme à Matignon, c'est bien mais il faut une femme féministe, soucieuse de mener des politiques publiques justes pour les femmes, soucieuse de l'égalité entre les femmes et les hommes, pas une femme qui arriverait par la magie d'un président de la République qui veut la nommer là", a encore poursuivi l'ancienne ministre.

Edith Cresson, quant à elle, souhaite "beaucoup de courage" aux éventuelles prétendantes. Parmi les derniers noms avancés, on retrouvait Audrey Azoulay, Elisabeth Born, la LR Catherine Vautrin (loin de faire l'unanimité au sein même de la majorité) ou encore Marisol Touraine.

Le Premier ministre Jean Castex devrait remettre sa lettre de démission ce lundi 16 mai selon BFMTV et le nom de la nouvelle cheffe du gouvernement pourrait être annoncé dans la foulée.