La top Linda Evangelista "croit" les femmes qui accusent son ex-mari de viols

Publié le Mardi 20 Octobre 2020
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
La top Linda Evangelista "croit" les femmes qui accusent son ex-mari de viols
La top Linda Evangelista "croit" les femmes qui accusent son ex-mari de viols
L'ancien patron d'Elite Model Management, le Français Gérald Marie, est accusé de "viol", "viol sur mineur" et "agression sexuelle" par plusieurs mannequins qui ont travaillé pour lui. Son ex-femme, la supermodel Linda Evangelista, déclare croire les victimes supposées.
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Gérald Marie était l'un des hommes les plus puissants de la mode. Ancien patron, avec John Casablancas, de l'agence de mannequins Elite Model Management Europe, à l'origine de la renommée internationale du concours Elite Model Look (qui permettait de trouver chaque année de nouveaux visages de mannequins), et actuel président de l'agence Oui Management depuis 2010, il avait donc une influence considérable sur les carrières de (très) jeunes filles. Et selon plusieurs d'entres elles, il aurait salement abusé de ce rapport de domination pernicieux.

Le 21 septembre dernier, une plainte pour "agression sexuelle" et trois signalements pour des faits "viol" et "viol sur mineur" ont été déposés par quatre femmes à son encontre au parquet de Paris, rapporte 20 Minutes. Une enquête saisie par la Brigade de protection des mineurs.

Ces accusations, qui remontent aux années 1980 et 1990, Gérald Marie les a "catégoriquement démenties" dans un entretien avec le Sunday Times quelques jours plus tard. C'était sans compter sur le soutien apporté par son ex-femme, la top model Linda Evangelista, aux victimes présumées.

Dans une interview publiée le 16 octobre par le Guardian, elle a ainsi salué le "courage et la force" dont ont fait preuve un nombre croissant de femmes incriminant l'agent : "En les écoutant maintenant, et en me basant sur mes propres expériences, je crois qu'elles disent la vérité", a déclaré la supermodel, qui a été son épouse de 1987 à 1993. "Cela me brise le coeur car ce sont des blessures qui ne guériront peut-être jamais, et j'admire leur courage et leur force pour s'être exprimées aujourd'hui".

Neuf accusations au total

Parmi les plaignantes, il y a Jill Dodd, qui avait 19 ans lorsque Gérald Marie l'aurait violée alors qu'elle vivait dans la chambre d'amis de son appartement, en 1980 ; Carré Otis, top et actrice star dans les années 90, qui avait 17 ans quand l'homme l'aurait elle aussi violée, à plusieurs reprises, alors qu'il l'hébergeait, en 1986. Mais aussi Ebba Karlsson, mannequin suédoise, qui confie qu'elle aurait subi un viol digital en 1990.

Enfin, l'ancienne journaliste infiltrée Lisa Brinkworth, qui raconte au Sunday Times comment il l'aurait agressée sexuellement alors qu'elle travaillait sur un reportage qui visait justement à démonter les agressions sexuelles au sein de l'industrie du mannequinat pour la BBC, en 1998. Elle affirme précisément que l'agent s'est assis sur elle et aurait simulé un acte sexuel pendant qu'elle se débattait, détaille 20 Minutes.

Ces quatre plaintes s'ajoutent à cinq autres accusations. Quatre d'entre elles, les anciennes mannequins Wendy Walsh, Ann Maguire, EJ Moran et Shawna Lee, ont décidé de prendre la parole pour la première fois ce 17 octobre dans le journal britannique The Guardian. Wendy Walsh, qui a 58 ans aujourd'hui et mène une carrière d'animatrice radio réputée en Amérique, explique au Guardian que l'homme l'a violée en 1980.

"Pendant ma relation avec Gérald Marie, je ne savais rien de ces allégations sexuelles contre lui, donc je n'ai pas pu aider ces femmes", commente Linda Evangelista.

Comme toutes les victimes supposées, sauf une, Wendy Walsh aurait été violée à Paris. Et si la prescription empêche l'essentiel des faits d'entraîner des poursuites, l'avocate des quatre femmes qui ont déposé plainte le mois dernier, Anne-Claire Le Jeune, espère toutefois que la procédure donnera l'exemple : "Dans de nombreux dossiers similaires, les témoignages de victimes de viols, même prescrits, ont permis d'encourager d'autres victimes à prendre la parole et à déposer plainte à leur tour". A suivre.