Bientôt une greffe d'utérus sur une femme trans en Inde

Publié le Jeudi 19 Mai 2022
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
C'est une première en Inde, mais aussi dans le monde. A New Delhi, un chirurgien esthétique envisage de réaliser une greffe d'utérus sur une femme transgenre.
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Le premier cas de greffe d'utérus sur une femme cisgenre résultant en une naissance remonte à 2014, en Suède. La patiente de 35 ans, atteinte d'une absence congénitale d'utérus comme le souligne Sciences et Vie, a reçu l'organe d'une donneuse de 61 ans. Elle a pu ensuite avoir recours à une fécondation in-vitro (FIV), et un an plus tard, l'un des onze embryons obtenus via la procédure a été implanté dans son utérus greffé. Huit mois plus tard, la jeune femme accueillait un petit garçon.

Aujourd'hui, c'est à New Delhi, en Inde, qu'une nouvelle prouesse médicale pourrait se produire. Cette fois, la patiente est une femme trans. Dans ce cas, la première tentative remonte à bien plus longtemps, en 1930, sur l'artiste peintre danoise Lili Elbe, qu'Eddie Redmayne avait interprétée dans le film The Danish Girl (2015). Elle était décédée trois mois après l'intervention.

"Cela arrivera très bientôt"

C'est le Dr Narendra Kaushik qui devrait pratiquer cette opération à risque. Là encore, le but serait de permettre à sa patiente de tomber enceinte et de mener sa grossesse à terme. Au journal britannique The Mirror, le praticien spécialiste de la transition, explique : "Chaque femme transgenre veut être aussi féminine que possible, et cela inclut le fait d'être une mère".

Il développe également la procédure d'un point de vue plus technique. "Le moyen d'y parvenir est de procéder à une transplantation utérine, de la même manière qu'une transplantation rénale ou autre". Le site Sciences et Vie précise que l'organe sera prélevé sur une donneuse vivante ou décédée, qui s'est fait retirer l'utérus. Et de noter que les risques de complications et de rejet ne sont pas à négliger, pour lesquels un traitement à base de médicaments immunosuppresseurs devra être suivi. Ensuite, une FIV sera pratiquée pour la conception.

"Nous ne pouvons pas prédire exactement quand cela arrivera, mais cela arrivera très bientôt", a affirmé Dr Narendra Kaushik au journal britannique. Un progrès à suivre de près, qui fait écho à la grossesse de Roberto, homme trans enceint mis à l'honneur dans la dernière campagne Calvin Klein.