L'épouse du gouverneur de Californie, Jennifer Siebel Newsom, raconte son viol au procès Weinstein

Publié le Vendredi 18 Novembre 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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L'épouse du gouverneur de Californie, Jennifer Siebel Newsom, raconte son viol au procès Weinstein
Lors du second procès à Los Angeles mettant en cause l'ancien producteur hollywodien Harvey Weinstein, déjà condamné à 23 ans de prison en mars 2020 pour viols et agressions sexuelles, la réalisatrice et épouse du gouverneur de Californie Jennifer Siebel Newsom a livré un témoignage accablant.
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Lors d'un premier procès très médiatisé à New York en 2020, l'ancien producteur Harvey Weinstein a été condamné à 23 ans de prison ferme pour viols et agressions sexuelles. Désormais se tient à Los Angeles un second procès le mettant en cause. Dans ce cadre est venue témoigner la réalisatrice et épouse du gouverneur de Californie Jennifer Siebel Newsom, 48 ans, auprès de la procureure Marlene Martinez. A l'audience ce 15 novembre, elle a relaté des faits présumés de viol. Et son témoignage a été accablant.

La plaignante, rapporte NPR, explique avoir rencontré l'ancien patron de Miramax lors du Festival de Toronto, en septembre 2005, alors qu'elle était encore actrice et productrice. Harvey Weinstein et elle auraient parlé travail, et ce dernier aurait par la suite proposé à l'actrice de se revoir, dans sa suite à l'hôtel Peninsula, à Beverly Hills. Là-bas, il l'aurait accueillie... en peignoir. C'est dans sa suite que l'ancien magnat hollywoodien l'aurait par la suite agressée sexuellement, lui touchant les seins tout en se masturbant.

Jennifer Siebel Newsom relate : "Il me touche les seins, il se caresse. Je tremble. Je me sens comme une pierre. C'est mon pire cauchemar qui se réalise".

"Comme une poupée gonflable"

"J'étais comme une poupée gonflable pour lui. Il a mis ses doigts à l'intérieur de mon sexe, j'ai serré les jambes mais il a continué tout en sachant que je n'avais pas donné mon consentement", a poursuivi Jennifer Siebel Newsom. Face à la procureure, elle a expliqué avoir simulé un orgasme pour "écourter" sa souffrance, avant de s'enfuir dans les couloirs de l'hôtel.

"Il a essayé de me dire que ça marchait comme ça dans ce métier. D'une certaine manière, je me sentais piégée", a encore relaté la plaignante. Celle-ci est également revenue sur la dimension "intouchable" d'Harvey Weinstein. Ainsi n'aurait-elle pas osé partir, malgré son malaise, avant d'entrer dans la suite, car "il pouvait faire ou défaire votre carrière" tant et si bien "qu'on ne lui dit pas non". Elle le décrit également comme un homme "puissant" qui était "au sommet de l'industrie". C'est pour ces mêmes raisons qu'elle n'a pas osé porter plainte.

"Il sait que ce n'est pas du consentement !", a encore affirmé la plaignante au tribunal à propos de l'accusé. Jennifer Siebel Newsom considère ce qu'elle a relaté comme "très traumatisant".

S'il est reconnu coupable, Weinstein encourt jusqu'à 140 ans derrière les barreaux.