A 16 ans, Julie Bourges a eu un grave accident. Alors qu'elle rentrait du carnaval organisé par son lycée, avec sa meilleure amie, son costume a pris feu sous la cendre de sa cigarette. Elle a été brûlée à 40 % de son corps. C'était un douze février. Depuis, elle prend la parole régulièrement face caméra, sur sa chaîne du même nom. Douze février. Elle raconte son parcours, son quotidien, ses envies, ses voyages. Et prône l'acceptation de soi, ainsi qu'une représentation plus diversifiée dans les médias.
Vendredi 1er mai, elle a livré un texte puissant sur sa peur de l'été. Car les beaux jours arrivent et avec eux les vêtements plus courts, plus révélateurs de sa peau et des cicatrices qui la parcourent. Un plaisir auquel s'adonnent de nombreuses personnes, que celui de laisser tomber les épaisseurs de l'hiver pour des matières plus légères, mais qui pour elle, reste une étape difficile à aborder. Surtout à cause des regards qui suivent ses pas, des messes basses sur son passage.
"Parce que, oui bordel, malgré tout, j'ai du mal avec mes jambes", écrit-elle. "Et je le dis. J'en pleure parfois encore. J'ai peur et j'appréhende. J'appréhende les premiers regards de l'été, parce-que j'aurais mis un short. Les premières réflexions chuchotées parce-que je porterais une robe. Et les premiers doigts d'enfants pointés sur moi parce qu'ils verront mes bras."
Dans ses mots, elle confesse ses failles, et la façon dont ses complexes perdurent, malgré son envie de s'assumer telle qu'elle est. "Je crois qu'à force d'entendre parler d'acceptation à tout va, on en viendrait presque à se sentir complexés d'avoir encore des complexes", lâche Julie Bourges. Pourtant, elle l'affirme : "Les deux ne sont pas indissociables. Tu peux parler d'acceptation... Tout en ayant encore peur. Tout en ayant encore du mal à accepter certaines choses." Une bienveillance à tout épreuve qui bouleverse. "Parler profondément d'acceptation,
c'est savoir admettre ce que tu n'acceptes pas encore", martèle la jeune femme.
Elle conclut sa prose avec des paroles fortes, qui restent en tête : "Personne ne pourra surmonter les regards qui pèsent sur moi à ma place. Alors, j'vais le faire. Comme je l'ai toujours fait. Tout en continuant de t'affirmer qu'il faut avancer. Aussi long sera le combat. Aussi belle sera la victoire." Bravo.