A seulement 11 ans, Djahza rappe contre le harcèlement scolaire

Publié le Jeudi 10 Novembre 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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La Journée nationale de lutte contre le harcèlement à l'école est l'occasion d'alerter quant à ces violences beaucoup trop banalisées. C'est d'ailleurs ce que fait Djahza. A 11 ans seulement, le garçon a décidé de rapper pour mieux sensibiliser.
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Un hymne contre le harcèlement scolaire ? C'est ce que propose le jeune Djahza, 11 ans seulement. Et plus encore, un hymne en rap, d'autant plus moderne donc, aussi bien dédié aux enfants qu'à leurs parents. De quoi sensibiliser en cette journée nationale du harcèlement à l'école.

Tout au long de ce rap baptisé à juste titre "SOS", Djahza nous parle donc "d'agressions répétées", de "railleries", de "moqueries". "Harcelé, bousculé, il laisser couler / Pour ne pas prendre plus de coups il voudrait être Son Goku", entend-t-on dans cette chronique triste du quotidien. Il est aussi question de la loi du silence qui règne dans les écoles à ce sujet : "Si tu parles on va te traiter de balance", déplore Djahza.

"Tu n'es pas orphelin quand il s'agit de parler", rappelle-t-il cependant. Le rappeur en appelle finalement dans son refrain à "plus de sécurité, plus de vigilance". Un mantra ? "Il faut que ça cesse". Comme pour tirer la sonnette d'alarme. Des mots éloquents émanant de ce jeune rappeur, fils d'un père compositeur, rappeur et producteur, et d'une mère danseuse, qui chanterait depuis l'âge... De 3 ans.

Le clip de Djahza a déjà été visionné plus de 28 000 fois.

Déployer un cri

L'idée de ce son ? Déployer "un cri" au nom des victimes invisibilisées et "marquer les consciences", comme l'énonce le communiqué de presse, définissant ce clip comme un outil de communication qui pourrait bien se révéler "indispensable au sein des écoles". Comme une sorte de complément musical à l'enseignement moral et civique des programmes scolaires. Le but est enfin de "susciter prises de conscience et débats".

Et c'est plutôt réussi. On espère que cela mettra davantage en lumière un enjeu considérable. Près d'un enfant sur 10 est harcelé chaque année à l'école. Selon les chiffres du gouvernement, 2,6 % d'élèves subissent en France une "forte multivictimation" qui peut être apparentée à du harcèlement dès le stade du CM1-CM2. Plus encore, 5,6 % des collégiens en sont victimes, ainsi que 1,3 % des lycéens. En plus du harcèlement au sein de l'école, il faut encore prendre en considération le cyberharcèlement, tout aussi virulent.

Pour alerter quant à ces situations de violences répétées, plusieurs numéros sont à disposition, comme le 3020, un numéro d'appel gratuit opéré par l'Ecole des parents et des éducateurs d'Île-de-France. Il est aussi bien destiné aux élèves et aux familles qu'aux professionnels témoins ou victimes. Mais également, le 3018, le numéro vert national de prise en charge des victimes de cyberharcèlement à l'école, 100% anonyme, gratuit et confidentiel.