Les victimes présumées du YouTubeur Léo Grasset réagissent après les révélations glaçantes

Publié le Vendredi 24 Juin 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Suite aux accusations de viol, d'emprise et de violences psychologiques et sexuelles à l'encontre du YouTubeur Léo Grasset révélées dans une enquête de Médiapart, plusieurs victimes présumées ont témoigné dans l'émission "A l'air libre" ce jeudi 23 juin.
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Une enquête de Mediapart relaie des accusations de viol, d'emprise et d'attitudes toxiques à l'encontre du YouTubeur Léo Grasset, créateur de la chaîne de vulgarisation scientifique Dirty Biology. Huit témoignages ont été recueillis par le site, comme celui de Lisa, vidéaste qui avait 18 ans au moment des faits, qui accuse Léo Grasset, avec qui elle a entretenu une relation, d'un viol qui serait survenu en 2016. Elle relate également une situation "d'emprise".

Dans l'émission A l'air libre de Mediapart ce jeudi 23 juin, plusieurs victimes présumées ont témoigné à l'unisson. Comme la vidéaste Marine Périn, de la chaîne YouTube Marinette, qui aurait rencontré Léo Grasset en 2018. "C'était une relation d'emprise et j'ai vécu des violences sexuelles. Quand Lisa m'a raconté son histoire ça me rappelait des gestes que je connaissais bien", y narre-t-elle.

Mais Marine Périn n'est pas la seule à s'exprimer.

"Espèce de gros sac à foutre"

La vidéaste Clothilde Chamussy témoigne également dans A l'air libre. Elle a rencontré Léo Grasset dans le cadre d'un tournage pour Arte. "Je connaissais à peine ce garçon. Mais quand je le rencontrais, ça oscillait toujours entre des rivières de compliments, 'la plus belle, la plus intelligente, ma YouTubeuse préférée', et des propositions sexuelles, que je ne sollicitais pas", déclare-t-elle au journaliste Mathieu Magnaudeix.

"Il est tout le temps en train de ricaner et rigoler [...] A la fin d'un tournage, dans la cuisine, alors que je finissais un gâteau que j'avais préparé, et que nous étions seuls, il est apparu, son visage collé en face de moi, et m'a dit, d'un regard noir : 'Espèce de sac à foutre. Espèce de gros sac à foutre'. Les bras m'en tombaient. Mon cerveau était en train de fondre. Il est sorti de la pièce et s'est remis au bar, sur son ordi, avec le casque", poursuit Clothilde Chamussy dans son témoignage.

S'exprime également sur le plateau, la vidéaste Manon Bril de la chaîne YouTube C'est une autre histoire, qui dénonce une situation d'emprise de plusieurs années, ayant engendré une dépression et des conséquences sur sa santé physique. Manon Bril dénonce une situation de manipulation psychologique et de "maltraitance" à son égard, à une période de grande vulnérabilité psychologique pour elle.

Manon Bril fustige également l'attitude de Léo Grasset, qui l'aurait incitée par ses propos à dénigrer la vidéaste Lisa, désignée comme "persona non grata". "Qu'il m'ait fait souffrir c'est une chose, mais qu'il m'ait fait enfoncer une victime de viol, je n'arrive pas à le digérer", poursuit Manon Bril à ce sujet. Marine Périn parle quant à elle d'un "dénigrement brutal, violent", voire même de "slut shaming" à l'encontre de Lisa.

Manon Bril s'est également exprimée sur son compte Twitter. L'espace d'un thread, elle écrit : "Notre but avec cette prise de parole est de contribuer à l'assainir. Il faut une prise de conscience et une éducation à ces sujets pour que cela cesse. C'est la sororité qui m'a sauvée avec les femmes concernées par cette affaire qui m'a sortie soudainement de l'emprise. Il s'agit d'alerter sur ce qui se trame trop souvent dans ce milieu".

Questionné, Léo Grasset n'a pas souhaité répondre à Mediapart. Il nie tous les faits qui lui sont reprochés.