La vérité éclate enfin : les hommes ressentiraient plus la douleur que les femmes

Publié le Mercredi 06 Mars 2019
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
Homme malade
Homme malade
Vous avez l'impression que votre frère/pote/mec est à l'article de la mort dès qu'il chope un micro rhume ? Pendant que vous continuez à aller travailler par 40 de fièvre ? Une étude l'explique : les hommes seraient plus sensibles à la douleur que les femmes.
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Vous vous êtes sûrement déjà fait la remarque : dans beaucoup de cas, un homme malade semble avoir moins de résistance aux symptômes qu'une femme. Si on regarde au sein d'un couple hétéro, par exemple, il y a de grandes chances pour que certains prennent leur journée comme s'ils avaient contracté une sale grippe quand il s'agit en réalité d'une crève mineure, alors qu'on se rendrait au boulot avec dix fois pire. Des faits qui ne restaient pourtant qu'au stade d'observation.

Mais c'était sans compter sur une étude récente, menée par une tripotée de scientifiques canadiens, chercheurs·ses à l'Université de Toronto Mississauga, et publiée dans le Current Biology Journal. Plutôt que de ressentir la douleur différemment, elle démontre que les femmes ont tendance à l'oublier plus rapidement que leurs homologues masculins.

Ainsi, des hommes, des femmes et des souris ont participé à l'expérience, durant laquelle ils ont été emmenés dans des pièces spécifiques, afin de ressentir de faibles niveaux de douleur causés par de la chaleur délivrée à leur patte postérieure ou à leur avant-bras.

On a demandé aux participants humains de porter une sorte de garrot et de faire des exercices avec leur bras pendant 20 minutes, tandis que chaque souris recevait une injection diluée de vinaigre conçue pour causer un mal de ventre pendant environ 30 minutes.

Lorsque le lendemain, les participants sont retournés dans la même pièce ou dans une pièce différente et que la chaleur a de nouveau été appliquée sur leur bras ou leur pattes arrière, les hommes ont évalué la douleur liée à la chaleur plus élevée que le jour précédent et plus élevée que ce que ressentaient les femmes. Même constat chez les souris.

Loren Martin, autrice de l'étude, avoue avoir été surprise : "Ce qui est surprenant, c'est la réaction des hommes, car les femmes seraient plus sensibles à la douleur que les hommes, et qu'elles seraient aussi généralement plus stressées." Des résultats qui viennent ainsi contredire la croyance populaire qu'un homme est plus "fort" qu'une femme, et foutre un coup de pied au patriarcat par la même occasion.