






"Elle peut remercier Ozempic !"
Alors qu'elle affirme avoir perdu 27 kilos en deux ans, résultat d'entraînements physiques particulièrement intensifs, relayés sur ses réseaux sociaux à ses millions de followers de manière hebdomadaire, la chanteuse Lizzo se retrouve au coeur des polémiques et des débats, dont l'absence de nuance n'a d'égale que la virulence.
Ex égérie body positive, estimée pour sa défense de la diversité des corps, et sa lutte contre la grossophobie, dont elle a été systématiquement victime, Lizzo témoigne depuis 2023 d'une perte de poids impressionnante. A PEOPLE, elle a expliqué comment près de trente kilos ont été soustraits de sa masse corporelle au fil des mois.
Et les raisons sont nombreuses : la chanteuse de 36 ans exclut le sucré de ses déjeuners, s'adonne à la gymnastique tous les jours (ses entraînements, que l'on peut retrouver dans ses vlogs, sont implacables), a fait ses adieux à l'alcool et au café, et naturellement, aux sodas, et multiplie les promenades, la musculation, les séances de Pilates. Tout en veillant sur sa santé mentale, les vagues à l'âme contribuant à ses "rechutes" caloriques.
Seulement voilà, la superstar connue pour sa propension à manier sur scène chorégraphies spectaculaires et solos de flûte traversière scandalise les internautes. Mais pourquoi ?
La raison en est simple : les fans ne croient pas à une perte de poids "naturelle"...
Cela fait des mois que haters et fans déçus s'acharnent sur Lizzo.
"Tu n'étais pas plus heureuse quand tu étais plus grosse ?", "Comme quoi le body shaming vaut le coup !", "Les kilos ne partent pas si facilement. Il faut travailler dur. Par expérience personnelle", "TU M'AS DÉÇU LIZZO ! Perds du poids, fais ce que tu veux au fond, mais tu te pâmes désormais devant les dieux de la culture du régime ?", peut-on lire sur Instagram.
Surtout, un seul mot revient, encore et toujours : Ozempic.
"Oui bien sûr, elle n'a jamais pris de l'Ozempic", "Elle peut vraiment remercier l'Ozempic", "Elle veut vraiment nous faire croire qu'elle a fait de l'exercice ?", "OZEMPIC", peut-on ainsi lire sous la publication récente relayée ci-dessus.
L'Ozempic, c'est ce produit destiné aux diabétiques, mais réapproprié par des personnes non concernées, notamment des célébrités, pour perdre du poids en un temps record.
Parmi elles, les mannequins, qui en usent et abusent. Cependant, si le recours à l'Ozempic soulève de vrais enjeux de santé et de société, sa mention par les internautes banalise trop souvent... Le skinny shaming.
Le skinny shaming, c'est le fait de cristalliser jugements, insultes et culpabilisation à l'encontre des personnes, et surtout des femmes, jugées "trop maigres".
Quand bien même les personnes dites "grosses" sont plus violemment stigmatisées, discriminées, et exclues de notre société, les personnes dont le poids est jugé anormalement bas font également l'objet de remarques déplacées.
Des remarques qui tendent à ignorer la réalité de troubles extrêmement répandus comme l'anorexie.
Un manque de bienveillance que l'on retrouve dans le cas de Lizzo.
"Personne n'est clairement en colère parce qu'elle a perdu du poids. Mais car elle est clairement sous Ozempic et ment". "Que cela vous rappelle que vous pouvez faire tout ce que vous voulez. Il est temps de vous fixer de nouveaux objectifs !", pouvait-on déjà lire l'an dernier sur les réseaux sociaux.
De son propre aveu, Lizzo buvait près de deux litres de café par jour, était une cliente habituelle des fast food, et surtout, sujette à des troubles alimentaires très prononcés. Ce body shaming ne va certainement pas contribuer à décomplexer les femmes et précisément, toutes celles qui pourront se reconnaître dans ces caractéristiques.
En outre, Lizzo affirme qu'elle n'avait pas affiché un tel poids depuis... Une décennie.