"Poivre consomme et maltraite" : de nouveaux témoignages accablants contre PPDA

Publié le Mercredi 15 Décembre 2021
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
"Poivre consomme et maltraite" : un nouveau témoignage accablant contre PPDA
"Poivre consomme et maltraite" : un nouveau témoignage accablant contre PPDA
"Poivre consomme et maltraite". Dans les pages de "Libération" ont été dévoilés trois nouveaux témoignages accablants contre Patrick Poivre d'Arvor, accusé d'agression sexuelle et de viol.
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Patrick Poivre d'Arvor fait l'objet de 23 témoignages, 8 plaintes, dont trois pour viols et quatre pour agressions sexuelles et harcèlement sexuel. A cela viennent s'ajouter trois nouveaux témoignages accablants publiés dans le journal Libération. Parmi ceux-ci se trouve la voix de la romancière Amandine Cornette de Saint Cyr, fille de la célèbre galeriste et autrice Sylvana Lorenz.

Amandine Cornette de Saint Cyr a rencontré PPDA en 2007 pour l'enregistrement de son émission littéraire Vol de nuit. A ce moment-là, elle constate déjà "des questions intrusives posées à la suite de l'émission". En 2009, elle retrouve le présentateur au Festival de Cannes, qui de nouveau "pose des questions directes - si je suis mariée, si j'ai un copain" et l'invite à monter les marches. Mais le soir-même, prétextant un retard, il l'incite à le rejoindre dans sa chambre afin qu'ils descendent ensemble. PPDA l'aurait attendu nu dans un peignoir.

"Je me suis sentie acculée et prise de court. Je n'allais pas lui dire : Non, je ne monte pas. Je n'ai pas eu le temps de me poser 10 000 questions, ça a été ultra rapide. On ne s'attend pas à ça de cet homme. On s'attend à des égards. [Quand cela arrive] je suis coincée, car on est dans une chambre. Je trouve cela un peu raide qu'il se jette ainsi sur moi, agisse comme ça. C'était une relation sexuelle non souhaitée mais il n'y a pas eu de violence et j'aurais pu me défendre. Je m'en veux de ne pas être immédiatement partie", témoigne la romancière à Libération.

Pour l'avocate Léa Forestier, "tout le débat porterait sur l'appréciation de la contrainte morale imposée à la jeune femme."

"J'avais honte"

"J'ai le sentiment d'être utilisée. Ce n'est pas très agréable parce qu'on sort d'un moment qui n'est pas vraiment 'romantique'. Je suis un peu étonnée, blessée. Je suis censée vivre un moment de conte de fées qui est au contraire très glauque", développe Amandine Cornette de Saint Cyr. Après ces faits relatés, celle-ci a été amenée dans une voiture avec chauffeur jusqu'au tapis rouge en compagnie du journaliste.

"PPDA ne m'adresse pas la parole et engueule le chauffeur parce qu'on est en retard. On n'est pas là pour conter fleurette". Au bas des marches, PPDA l'incite à "monter de son côté". "Non seulement il m'attrape dans la chambre, mais en plus il me planque. Il y avait un déni de ma personne. J'ai été abusée, prise au dépourvu. Poivre consomme et maltraite. J'avais honte. J'étais une jeune femme de 33 ans, célibataire, séparée depuis peu. C'était trop pour moi. J'ai été rabaissée et humiliée", déplore encore la romancière.

Dans les pages du journal, on trouve également le témoignage de Laure Eude, stagiaire au bureau de presse du Festival de Cannes en 1985. PDDA lui aurait proposé de prendre un verre pour échanger au sujet d'un éventuel stage à Antenne 2. Puis l'aurait invitée dans sa chambre d'hôtel.

"J'ai suivi Poivre, bêtement, comme une bête qui va à l'abattoir", témoigne-t-elle. Le journaliste aurait fermé la porte à double tour et lui aurait dit "Je sais que tu es là pour ça, je sais que tu en as envie", avant de sortir son sexe et de le frotter contre son lit. La jeune femme se serait ensuite retrouvée "allongée sans culotte et sans pantalon, PDDA au-dessus de moi".

Isabelle, ex-hôtesse d'accueil, témoigne elle aussi, évoquant des faits qui remonteraient à 2013, lors de la cérémonie médiatique des Micros d'or. PPDA l'aurait embrassé de force dans un ascenseur, avant d'être repoussé. Aujourd'hui, Isabelle l'affirme à Libé : "Il faut que le sentiment d'impunité s'arrête".

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