Pourquoi les femmes ont tendance à cacher leur parcours de PMA au travail

Publié le Lundi 31 Octobre 2022
Maïlis Rey-Bethbeder
Par Maïlis Rey-Bethbeder Rédactrice
Maïlis Rey-Bethbeder aime écrire, le café, traîner sur les réseaux sociaux et écouter de la musique. Sa mission : mettre en lumière les profils, les engagements et les débats qui agitent notre société.
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Les femmes suivant un traitement de fertilité se sentiraient discriminées par leur hiérarchie, selon une étude de l'assureur Zurich UK.
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Une récente étude menée par l'assureur Zurich UK a révélé un chiffre alarmant : plus d'un tiers des femmes ayant initié un parcours PMA l'auraient caché à leur patron par crainte de perdre leur emploi. Par ailleurs, 58% des 250 femmes interrogées qui suivaient un traitement de fertilité auraient déclaré qu'elles ne se sentiraient pas en mesure d'en parler à leur employeur, car elles redouteraient que cela ne nuise à leur progression de carrière ou qu'elles soient jugées moins engagées dans leur travail.

Des craintes qui s'ajoutent à un traitement lourd et contraignant, très difficile à vivre également psychologiquement (notamment en cas de fausse couche). Car il faut parvenir à se dégager du temps pour se rendre à de nombreux rendez-vous tout en continuant à travailler.

Selon l'étude, 19% des femmes sous traitement auraient estimé que le fait de prendre des congés pour se rendre à ces rendez-vous était la partie la plus difficile de leur expérience. Et près d'une sur huit aurait déclaré que le plus éprouvant était de prendre un congé annuel après une fausse couche. Une femme sur sept aurait également affirmé se sentir discriminée par son manager du fait de suivre une PMA.

L'étude a aussi constaté que plus d'une femme sur 10 suivant une FIV aurait quitté son emploi en raison d'un manque de soutien de son employeur, et près d'une sur sept (14%) serait obligée de réduire ses heures de travail.

Au Royaume-Uni, plus de 50 000 femmes suivent un traitement de FIV chaque année, contre 27 000 en 2000. En France en 2019, environ 150 000 essais de Procréation médicalement assistée (PMA) avaient lieu chaque année.

Quelle solution ?

"Le traitement de FIV peut être émotionnellement et physiquement stressant, et la durée du processus peut signifier que les femmes s'ouvrent à des conversations difficiles ou même à la discrimination beaucoup plus tôt que celles qui sont capables de concevoir naturellement", a expliqué Steve Collinson, directeur des ressources humaines à Zurich UK, comme le rapporte Stylist.

Ainsi, en partenariat avec Fertility Matters at Work, l'entreprise Zurich UK demande au gouvernement britannique de rendre l'accès au congé de FIV obligatoire pour toutes les entreprises, en l'alignant sur les autres congés médicaux et liés à la grossesse au Royaume-Uni.

En France, depuis la loi Santé de 2016, le code du travail intègre les procédures d'assistance médicale à la procréation, explique le site juritravail. Les salariées ont le droit de bénéficier d'absences rémunérées afin de se rendre aux examens médicaux nécessaires. Le ou la conjoint·e, ou le ou la partenaire (PACS) de la salariée enceinte bénéficie aussi de trois absences rémunérées pour se rendre à trois examens médicaux.