Pamela Anderson est de retour plus épanouie que jamais.
Porte parole du mouvement no makeup, défilant et posant sans maquillage au grand bonheur d'admiratrices de cette pratique - comme Drew Barrymore qui l'imite sur le plateau de son émission - l'ex star d'Alerte à Malibu fait son come back au cinéma en glissant du film d'auteur (d'autrice), The Last Showgirl de Gia Coppola (où elle donne le la à une mélancolie très incarnée), à la grosse comédie pétaradante et délurée - The Naked Gun avec Liam Neeson, lequel applaudit son talent burlesque.
Sans jamais oublier qui elle est, ses convictions... Et ses blessures. Certaines sont profondes.
Dès son plus jeune âge, Pamela Anderson fut effectivement victime de violences sexuelles. Qui prendront ensuite la forme de violences conjugales. Quand la Canadienne débarque dans la sphère de l'industrie du divertissement US, à la fin des années 80, elle traîne un corps meurtri.
Ce qui va la libérer ? Poser nue pour Playboy. Plusieurs fois.
Elle revient sur cet épisode phare de sa vie dans une longue interview pour Harper's Bazaar...
Devenir une playmate, une libération ?
Lorsqu'elle pose en tenue d'Eve pour la revue de Hugh Hefner, Pamela Anderson, explique-t-elle aujourd'hui, met en scène son corps, sa nudité et sa sensualité, d'une façon empouvoirante.
"Poser pour Playboy lui a donné l'impression de reprendre le contrôle de sa sexualité", relate le journaliste qui l'interroge pour le Harper's, "et elle a fait la une du magazine plus que quiconque".
Une star est née et bientôt, les Unes de Playboy, sulfureuses, ne suffiront plus : la star des revues pour hommes devient une star de télé. Et une icône pop, à l'emblématique maillot de bain rouge.
"Son tout premier voyage en avion, qu'elle a fait seule, l'a conduit à Los Angeles pour poser pour Playboy. « Je suis allée directement au Manoir Playboy, j'ai rencontré plein de gens, et puis, vous savez, la vie a continué », dit-elle. « J'appelle ça les années floues. J'ai juste vécu une aventure folle et sauvage sur laquelle je n'avais aucun contrôle. », dit-elle"
"Son rôle de la sauveteuse en costume rouge CJ Parker dans la série télévisée Alerte à Malibu a consolidé son statut de pin-up internationale, une Marilyn Monroe des années 1990, avec une histoire tout aussi troublée", assène d'ailleurs le Harper's au gré du long entretien qu'il lui dédie.
Marilyn, à l'unisson victime de violences sexistes et sexuelles, autre pin up et playmate d'une grande lucidité, qui n'a jamais été épargnée par un milieu très patriarcal... Deux vies ponctuées de drames, et une sensualité revendiquée comme une force. Revendiquer sa sexualité, et sa sensualité, comme une qualité intime et politique, c'est là l'intention des luttes féministes sex-positive depuis les années 70...
"En posant nue je me suis réappropriée ma sexualité. Je l'ai fait de façon magistrale. J'ai senti que je n'étais pas seulement belle, mais douée pour ça. Je me suis sentie libérée", confiait d'ailleurs déjà la superstar glamour et activiste auprès de la cause animale dans le documentaire que lui a dédié Netflix.
Et d'ajouter : "Dans les posters centraux de Playboy, je jouais un personnage".
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