Les 10 séries les plus alléchantes de l'été 2020

Publié le Mardi 30 Juin 2020
Catherine Rochon
Par Catherine Rochon Rédactrice en chef
Rédactrice en chef de Terrafemina depuis fin 2014, Catherine Rochon scrute constructions et déconstructions d’un monde post-#MeToo et tend son dictaphone aux voix inspirantes d’une époque mouvante.
La série "Normal People" diffusée en France
La série "Normal People" diffusée en France
Polar noir, romance compulsive, horreur politique, indé féministe ou fresque épique : il y a de quoi binge-watcher cet été 2020. Voici 10 séries pour s'évader, frissonner ou cogiter.
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I May Destroy You

Le pitch : La jeune et désinvolte Arabella Essiuedu se retrouve propulsée jeune autrice prometteuse après un essai remarqué. Mais une agression sexuelle fait brutalement basculer sa vie. Traumatisée, Arabella débute une introspection.

Pourquoi on regarde : I May Destroy You débute comme une rom-com indie branchouille et nous saisit par sa rupture de ton. En 12 épisodes, la série britannique s'emploie à aborder frontalement des sujets aussi tabous que le viol, le consentement, l'amnésie traumatique ou encore le sexe pendant les règles. Avec une écriture cash et inédite, la très douée Michaela Coel (showrunneuse et actrice principale, déjà remarquée avec son Chewing Gum sur Netflix) nous fait vivre un very bad trip aussi intense que douloureux, tout en distillant quelques bulles de légèreté bienvenues dans ce cocktail corrosif. Incontestablement l'une des séries marquantes de l'année.

Déjà disponible sur OCS.

The Great

Le pitch : L'ascension d'une jeune et idéaliste demoiselle qui arrive en Russie pour un mariage arrangé avec l'imprévisible Empereur Pierre III. Alors qu'elle ne rêvait que d'amour, Catherine II est confrontée à un monde dangereux et barbare.

Pourquoi on regarde : Parce qu'on avait adoré l'irrésistible Favorite de Yórgos Lánthimos, co-écrit par Tony McNamara, qui devient ici showrunner. Reprenant le concept du film en costume délicieusement décalé, The Great suit l'ascension foudroyante de la "Grande Catherine" de Russie avec un humour mordant. Dotée d'un casting solide (Elle Fanning et Nicholas Hoult), cette mini-série féroce et féministe en diable est l'une des bonnes surprises de ce cru estival.

Déjà disponible sur Starzplay.

Perry Mason

Le pitch : A Los Angeles en 1932, le jeune détective privé Perry Mason se lance dans une affaire criminelle intrigante.

Pourquoi on regarde : Aussi improbable que cela puisse paraître, ce reboot de la série old school des années 60 est une réussite. Transformant le fameux avocat du petit écran (qui plaida pendant 40 ans sur près de 300 épisodes) en détective dégingandé (campé ici par le génial Matthew Rhys), cette "origin story" n'a rien à voir avec son ancêtre judiciaire. Ambiance crépusculaire, ambiance jazzy et photographie somptueuse, ce Perry Mason nouvelle génération a du style et prend son temps pour reconstituer les pièces de son puzzle. Les fans de True Detective devraient adhérer à ce polar HBO aussi léché que sombre.

Déjà disponible sur OCS.

I'll Be Gone in the Dark

Le pitch : Cette série-documentaire est adaptée du livre de Michelle McNamara (Et je disparaîtrai dans la nuit : La traque obstinée d'une femme à la recherche du Golden State Killer sorti en 2018) et suit la trace d'un redoutable tueur en série, "The Golden State Killer", responsable de 50 agressions et 12 meurtres dans les années 70 et 80.

Pourquoi on regarde : Parce qu'on adore se faire peur en dévorant des "true crimes", tout simplement. Et que cette série-documentaire minutieuse de 6 épisodes, produite par HBO, est également l'histoire d'une vie : celle de Michelle McNamara, rongée par son enquête, après avoir découvert cette affaire en 2007 au hasard d'un forum. On la suit dans sa quête obsessionnelle, on remonte avec elle la trace de ce monstre qui terrorisa la Californie et on frissonne.

A voir sur HBO (pas de diffusion prévue en France pour le moment).

Ju-On: Origins

Le pitch : Vous avez été traumatisé·e par les 13 films de la franchise The Grudge (Ju-On en japonais) ? Accrochez-vous : en voici une nouvelle émanation, en format série cette fois-ci.

Pourquoi on regarde : La saga The Grudge a probablement produit l'une des silhouettes les plus flippantes du cinéma d'horreur contemporain. Une simple tignasse- désormais iconique- qui s'est incrustée dans les cauchemars de toute une génération. C'est donc une chic idée de Neflix de livrer sa version sérielle qui devrait livrer leur dose de frissons aux addicts du genre. Reste à espérer que ce retour aux sources de la malédiction évite l'écueil du kitsch. Un projet risqué donc, mais séduisant.

A voir sur Netflix dès le 3 juillet.

Love Life

Le pitch : Chaque épisode de cette nouvelle série s'intéressera à l'une des relations amoureuses de l'héroïne afin de comprendre le rôle que chacune d'elle a joué dans sa construction.

Pourquoi on regarde : Parce que Love Life a tout de la comédie romantique comme on les aime, découpée en 10 épisodes. Fraîche et remarquablement bien écrite, cette série portée par une Anna Kendrick qui navigue entre espoir et désillusion, se savoure avec gourmandise. Bien plus fine et moins prévisible qu'attendu, cette Love Life est la série feelgood de l'été.

A voir sur OCS dès le 9 juillet.

P-Valley

Le pitch : P-Valley nous plonge dans le quotidien d'un petit club de strip-tease niché au coeur du Mississippi.

Pourquoi on regarde : Pour cette incursion dans l'Amérique profonde et sa galerie de personnages brisés qui rêvent grand. Entièrement pilotée par des femmes réalisatrices (et c'est assez précieux pour être souligné), cette immersion dans le milieu du strip-tease s'annonce résolument plus dark que Hustlers (le carton ciné surprise de 2019 avec Jennifer Lopez). L'occasion de dézinguer les clichés de cet univers autant fantasmé que stigmatisé à travers une bonne dose de female gaze. Un projet aussi prometteur que badass qui retient toute notre attention.

A voir sur Starzplay dès le 12 juillet.

Normal People

Le pitch : Dans un lycée d'une petite ville de l'ouest de l'Irlande, Connell est un joueur de football populaire. Marianne est une lycéenne renfrognée et solitaire. Peu à peu, une connexion étrange va se nouer entre les deux ados.

Pourquoi on regarde : Adaptation du deuxième roman culte de la toute jeune Sally Rooney, objet de vénération des millenials, Normal People a reçu un accueil enthousiaste lors de sa diffusion sur la BBC au printemps dernier. Et c'est mérité. Avec une subtilité folle, elle parvient à retranscrire les montagnes russes émotionnelles (et la fusion charnelle) des premiers émois et offre un regard délicat sur une love-story aussi complexe que bouleversante, portée par Daisy Edgar-Jones et Paul Mescal, sublimes.

A voir sur Starzplay dès le 16 juillet.

Cursed

Le pitch : Après la mort de sa mère, la jeune Nimue s'allie avec le mercenaire Arthur pour partir à la recherche de Merlin et d'une ancienne épée.

Pourquoi on regarde : Adaptation du roman graphique Cursed La rebelle de Tom Wheeler et Frank Miller , (Batman, Sin City...), cette relecture arthurienne signée Netflix promet d'envoyer du lourd. Épique à souhait, Cursed se concentrera sur la montée en puissance du personnage féminin de Nimue (Katherine Langford, ressuscitée du teen-drama 13 Reasons Why), amenée à devenir la super badass Dame du Lac. Une fresque initiatique qui s'annonce forcément inspirante.

A voir dès le 17 juillet sur Netflix.

Lovecraft Country

Le pitch : Dans l'Amérique ségrégationniste des années 1950, je jeune Atticus Black entreprend un road-trip avec son amie Letitia et son oncle George à la recherche de son père disparu. Sur leur route, ils rencontreront des monstres aussi bien fantastiques que réels...

Pourquoi on regarde : Pour cette série fantastique inspirée du roman éponyme de Matt Ruff, la showrunneuse et productrice Misha Green (Underground) fait équipe avec Jordan Peele (il est ici co-réalisateur, scénariste et producteur). En seulement deux films (Get Out et Us), le réalisateur afro-américain est parvenu à dynamiter l'univers du film d'horreur, signant des pamphlets au vitriol, aussi drôles et glaçants qu'éminemment politiques. En investissant le champ sériel, Green et Peele promettent de balancer un nouvel uppercut. Et de tendre un miroir salutaire à cette société américaine blanche encore confortablement assise sur ses privilèges.

A voir dès le 17 août sur OCS.