Trop "grosses" ? Air India interdit à 130 hôtesses de l'air de monter dans ses avions

Publié le Vendredi 18 Septembre 2015
Ariane Hermelin
Par Ariane Hermelin Journaliste Terrafemina
Journaliste société passée par le documentaire et les débats en ligne sur feu Newsring.fr.
Des hôtesse d'Air India en 2007
Des hôtesse d'Air India en 2007
La compagnie aérienne indienne fait scandale en interdisant à 130 hôtesses de travailler sous prétexte que leur indice de masse corporelle (IMC) était trop élevé.
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Après Uzbekistan Airways, qui pèse ses passagers avant de les laisser monter à bord de ses avions, c'est au tour d'Air India de donner dans la chasse aux kilos éhontée. La compagnie aérienne indienne a défrayé la chronique en empêchant 130 de ses hôtesses de l'air de monter à bord de ses appareils au motif que leur indice de masse corporelle était trop élevé.

Il y a six mois, Air India a demandé à 600 employés qui avaient échoué au test d'IMC, c'est-à-dire que leur IMC n'était pas compris dans une certaine fourchette pour les hommes et pour les femmes, de perdre du poids ou d'en assumer les conséquences. Or, selon le transporteur, 130 hôtesses n'avaient pas assez minci malgré cet avertissement et ont donc été punies.

Air India a confirmé cette décision lors d'une interview auprès du journal indien The Telegraph : "Nous les déclarons définitivement inaptes à la fonction d'agents de bord", selon les propos d'un porte-parole de la compagnie. Ce dernier a justifié cette décision inacceptable en brandissant le prétexte de la sécurité, arguant que c'était moins une question de poids que de forme physique. "Les gens qui sont plus minces peuvent réagir plus rapidement et efficacement en cas de situation fâcheuse", a déclaré un porte-parole de la compagnie au The Telegraph. En somme, les gens en surpoids seraient moins opérationnels que les gens minces.

Interviewé par The Télégraph, le consultant Mark Martin a jugé que "cette décision d'imposer un certain IMC en faisant fi de l'expérience des hôtesses et de leur performance est à la fois immature, misogyne et sexiste". De fait, si c'est vraiment une question de sécurité, pourquoi ne pas tout simplement mettre en place des exercices de simulation afin d'évaluer les réactions des employés en situation d'urgence à bord d'un avion ? Voilà une manière autrement plus pertinente que le calcul de leur IMC de mesurer leurs capacités à faire face à un accident.