





Dominique Pelicot a été condamné à 20 ans de réclusion sur viols aggravés sur sa femme Gisèle après 4 mois de procès retentissant.
A l'unisson, les très nombreux accusés de ce procès historique ont été condamnés pour viols. Gisèle Pelicot a été violée par des inconnus recrutés sur le web et qui, lors de leur défense, ont prôné une "manipulation" émanant de Dominique Pelicot à leur égard.
Et ont insisté sur le fait qu'ils n'étaient pas conscients de l'absence de consentement de Gisèle Pelicot. Tout cela, ont-ils encore asséné lors de prises de parole largement relayées par les médias, n'étaient qu'un "jeu libertin" dont ils ne percevaient pas la gravité.
Or, au sein de ces nombreux condamnés, qui se comptent par dizaines (Dominique Pelicot a été reconnu coupable d'avoir droguée, violée et fait violer Gisèle Pelicot par au moins 51 autres hommes.), un seul a décidé de faire appel... Un nouveau chapitre en vue pour le procès des viols de Mazan ?
Alors que Gisèle Pelicot a dû affronter de douloureuses épreuves de longues semaines durant, et que sa fille a également témoigné au sujet de son propre père, l'accusant de viols incestueux, cette information a de quoi faire réagir pour toutes les voix sensibilisées aux violences sexuelles.
Un seul des 51 condamnés a décidé de faire appel.
Celui-ci, condamné à neuf ans de réclusion en décembre par la cour criminelle du Vaucluse, conteste tel que l'annonce Le Monde "uniquement la durée de sa peine et non sa culpabilité". De fait, il considère sa peine, émise au tribunal, comme trop lourde de son propre point de vue.
C’est à dire qu’il reconnaît des faits de viols. Cependant, à la barre, détaille encore le journal, il avait nuancé ces dires, lesquels expliquent sa perception d'une peine jugée "trop accablante" : “On me dit que je suis un violeur, c’est un truc de fou. Je ne suis pas un violeur, c’est un truc trop lourd à porter pour moi. C’est son mari, j’ai jamais pensé que ce type-là, il pouvait faire ça à sa femme”
Ces mots-là constituent une rhétorique abondamment employée lors du procès de Mazan.
L’appellation de “violeur” a été régulièrement contestée par les hommes appelés à la barre. C’est une observation qui en dit long sur la culture du viol, c’est à dire : l’euphémisation au sein de notre société des violences sexuelles, alimentée par un salmigondis de clichés et stéréotypes tenaces concernant ce qu’est un viol, ce qu’est “un violeur”.
Toute une culture de la représentation vient réduire le viol à une agression commise par un inconnu dans un parking. Or la réalité s’avère naturellement beaucoup plus complexe que cela à ce sujet. Les témoignages des accusés et agresseurs sexuels du procès de Dominique Pelicot viennent illustrer cet impensé, synonyme d’une incompréhension collective.
Il faut écouter Sandrine Rousseau à ce propos : "Ce procès est celui de la culture du viol"
""ce procès n'est pas le procès d'un fait divers exceptionnel, mais le procès d'un rapport social... Que cent hommes se disent prêts à aller violer une femme qui était dans un état de coma... Si certains ont refusé, aucun n’a dénoncé... ", déplore l'élue écologiste au micro de franceinfo soir, avant de l'affirmer : "On ne pourra pas se contenter juste de cet soutien à Gisèle Pelicot, il va nous falloir interroger notre rapport entre les hommes et les femmes".