Affaire Karachi : deuxième audition pour Dominique de Villepin

Publié le Lundi 09 Janvier 2012
Dominique de Villepin, ex-Premier ministre et candidat à l'élection présidentielle, est entendu pour la deuxième fois par le tribunal de grande instance de Paris dans le volet financier de l'affaire Karachi.
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Les juges d’instruction Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire ont convoqué lundi matin Dominique de Villepin, ex-Premier ministre et candidat à l’élection présidentielle, afin de procéder à une deuxième audition et poursuivre l’enquête sur le volet financier de l’affaire Karachi. Celui qui était secrétaire général de l’Élysée en 1995 est arrivé en voiture peu avant 9h30 au pôle financier du tribunal de grande instance de Paris (IXe arrondissement) et n’a fait aucune déclaration aux journalistes de l’AFP. Il avait affirmé, jeudi dernier, « être très heureux de cette occasion de pouvoir contribuer à la vérité ».

Les magistrats soupçonnent un éventuel détournement des commissions (légales à l’époque) sur les contrats d’armement passés en 1994 avec l’Arabie saoudite (Sawari II) et le Pakistan (Agosta) en rétrocommissions (illégales, celles-là) qui auraient servi à financer la campagne présidentielle d’Édouard Balladur en 1995. Les rétrocommissions occultes auraient transité via la société écran luxembourgeoise, Heine SA, dont la création fut supervisée par Nicolas Sarkozy, alors ministre du Budget et porte-parole du candidat Balladur.

Dominique de Villepin a déjà balayé de la main l’hypothèse d’une poursuite de cette corruption sous la présidence de Jacques Chirac, qui avait décidé l’interruption des commissions sur les contrats d’armement en raison de soupçons de rétrocommissions. Mais les juges ont obtenu l’extension de leur enquête à l’après-1995. C’est l’intermédiaire en armement Ziad Takieddine qui a mis les juges sur la piste d’un maintien des commissions après la victoire de Jacques Chirac à la présidentielle de 1995. L’homme d’affaires libanais pointe du doigt deux contrats de versement des commissions sur Sawari II qui auraient été détruits le 10 mars 1997 pour être remplacés par des paiements « à d'autres destinataires » sans l'accord de l'Arabie saoudite. Dominique de Villepin a récemment réfuté les accusations de Ziad Takieddine, l’invitant à produire ses preuves à la justice.

Élodie Vergelati

(Avec AFP)
Crédit photo : AFP

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