"Vous êtes une belle femme" : les propos sexistes de François Bayrou à Agnès Buzyn

Publié le Mercredi 27 Octobre 2021
Louise  Col
Par Louise Col Journaliste
"Vous êtes une belle femme" : les propos sexistes de François Bayrou à Agnès Buzyn
"Vous êtes une belle femme" : les propos sexistes de François Bayrou à Agnès Buzyn
Dans cette photo : François Bayrou
Dans son livre "Les Amateurs, les coulisses d'un quinquennat", Jean-Michel Aphatie revient sur l'époque Macron avant Covid. Et notamment, la candidature aux élections municipales d'Agnès Buzyn. Pour l'y encourager, François Bayrou aurait fait preuve d'un sexisme frontal.
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Rappelez-vous. Quelques mois avant le premier confinement de mars 2020, un autre sujet que le Covid était sur toutes les lèvres médiatiques : les élections municipales. Et plus encore, la façon dont Benjamin Griveaux a été évincé de sa candidature à la mairie de Paris à cause de la diffusion de vidéos intimes. Pour le remplacer dans les rangs LREM, Agnès Buzyn, alors ministre de la Santé et des Solidarités, est envoyée par le gouvernement, cédant sa place à l'aube d'une pandémie mondiale, à Olivier Véran.

C'est l'envers du décor de cet arrangement que raconte, en partie, le dernier livre de Jean-Michel Aphatie, intitulé Les Amateurs, les coulisses d'un quinquennat (ed. Flammarion). Le journaliste y explique que c'est François Bayrou qui était derrière l'idée de placer la ministre à la place de l'ancien porte-parole du gouvernement en lice pour gagner l'Hôtel de Ville de la capitale. Les raisons invoquées par le politique ? Son apparence.

"Pour une fois que quelqu'un était gentil avec elle"

"Vous êtes une belle femme. Vous devriez vous présenter aux élections", aurait insisté le maire MoDem de Pau auprès d'Agnès Buzyn. Des propos réducteurs et un argumentaire douteux de la part d'un homme qui assure prôner l'égalité, qui n'échappent pas à l'entourage du cette dernière.

"C'était d'un sexisme : 'Vous êtes une belle femme, soyez candidate'", répète et déplore l'un de ses anciens conseillers dans les pages d'Aphatie. "Il lui disait ça comme ça. Et elle, féministe, tout ce que vous voulez, elle l'écoutait. Pour une fois que quelqu'un était gentil avec elle...". Et Agnès Buzyn a accepté.

"J'y vais, j'en ai envie", avait assuré la médecin aux caméras. Pour l'auteur, aucun doute : "Elle surjoue l'enthousiasme". Et ça se voit jusque dans son cercle proche. "On lui a dit de ne pas y aller, mais elle n'était plus avec nous", rapporte-t-il encore. Résultat : 17 % seulement au scrutin, une défaite de plus pour le parti présidentiel, et un départ de politique six mois plus tard pour Agnès Buzyn, qui devient d'abord représentante de l'OMS avant d'être mise en examen pour sa gestion du Covid.

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