6 façons d'aider les personnels soignants (en plus de les applaudir)

Publié le Lundi 23 Mars 2020
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
Personnel médical à la polyclinique de Bordeaux-Nord pendant l'épidémie de coronavirus le 22 mars 2020
Personnel médical à la polyclinique de Bordeaux-Nord pendant l'épidémie de coronavirus le 22 mars 2020
Les personnels soignants sont en première ligne face à l'épidémie de Covid-19. Voici 6 façons de leur apporter une aide précieuse, quels que soient nos moyens, même confiné·e·s.
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Ils et elles travaillent d'arrache-pied pour venir à bout de l'épidémie de Covid-19, et soigner les patient·e·s atteint·e·s qui arrivent de plus en plus nombreux chaque jour. Avant toute chose, la consigne à respecter pour aider est la suivante : rester chez soi. Mais comment faire pour soutenir les personnels soignants à distance, autrement qu'en applaudissant à 20 heures tous les soirs pour exprimer sa gratitude ? On vous a listé 6 moyens de contribuer sans prendre de risques.

1- S'inscrire sur Enpremièreligne

Enpremièreligne a été spécialement créé pour venir en aide aux personnels soignants pendant la crise sanitaire du Covid-19, et ce par le biais de services. Courses, gardes d'enfants, chacun·e est à même de proposer une contribution non-financière, que le site "matche" ensuite avec la requête d'un·e soignant·e, d'un·e pharmacien·ne, d'aides à domicile ou de membres des services d'urgence. Pas de pub, pas de frais ; juste de l'entraide.

"Nous ne sommes pas une entreprise, nous voulons uniquement contribuer à notre niveau à la lutte contre le virus", expliquent les fondateurs de la plateforme. "Et quand nous l'aurons vaincu, notre site disparaîtra. Mais d'ici là, vous pourrez compter sur nous."

Les bénéficiaires saluent l'initiative. Manon, utilisatrice et infirmière dans l'Ain, témoigne : "J'ai découvert En Première Ligne hier à 22h en cherchant comment je pourrais aller faire mes courses : je me suis inscrite en quelques clics sur mon téléphone. Le lendemain, lorsque je me suis réveillée à 5h30, j'avais la bonne surprise d'avoir un mail de mise en contact avec Thomas, qui a pu me livrer mes courses le jour même à 13h." Un succès qu'on espère grandissant.

2- Donner à la recherche

L'Assistante Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) a mis en ligne, en partenariat avec Facebook, une cagnotte afin "de débloquer rapidement des moyens supplémentaires pour soutenir les personnels hospitaliers et faire avancer les recherches", peut-on lire sur le post dédié. France 3 rappelle ainsi qu'avec 4695 cas recensés au 21 mars, l'Île-de-France est la région la plus touchée du pays par le Covid-19. Publié le 18 mars, l'appel aux dons a déjà récolté plus de 135 000 euros le lundi 23 mars.

L'Organisation mondiale de la santé et l'Institut Pasteur (qui a mis en ligne un auto-test pour nous aider à diagnostiquer la maladie) ont également lancé des plateformes de dons pour la recherche sur le nouveau coronavirus ouvertes à tous et toutes.

3- Donner des masques

Le corps médical alerte chaque jour sur le manque de masques, notamment les modèles FFP2, qui protègent au mieux les personnels soignants qui s'occupent des malades du Covid-19. "On est censé changer nos masques toutes les 3h et à chaque fois que l'on sort d'une chambre coronavirus, donc les stocks diminuent très vite. Les masques FFP2 sont réservés aux soins type intubation et prélèvement nasal Covid 19 faits par les infirmiers", explique notamment une médecin interne au CHU de Nantes à France 3 Pays de la Loire.

Si les petites et grandes entreprises, ou encore les agriculteurs ont fait don de leur matériel aux hôpitaux et unités de soin, les particuliers aussi, peuvent en faire de même. Le CHU d'Amiens, l'hôpital de Tours, les hôpitaux privés de Metz ou encore la clinique Saint-Vincent à Besançon ont tous lancé des appels aux dons de masques et de gel hydroalcooliques, rapporte France Bleu.

Les dons de masques et de gels hydroalcooliques peuvent être envoyés après prise de contact par mail avec l'Agence Régionale de Santé (ARS), à l'adresse suivante : ars.pdl-covid-ps@ars.sante.fr. Il est également possible de les apporter à l'hôpital ou à la pharmacie la plus proche, en respectant les gestes barrière.

4- Donner son sang

Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, prévenait le mercredi 18 mars d'une situation critique : "Il reste moins de 15 jours de réserve de sang et moins de 3 jours de réserve de plaquettes". Il appelait ainsi à se rendre dans les centres de don du sang muni.e d'une attestation de déplacement dérogatoire, en cochant le motif "assistance aux personnes vulnérables".

Pour celles et ceux qui se auraient peur de passer le virus, qu'ils pourraient avoir contracté de manière asymptomatique, Cathy Bliem, directrice générale adjointe de l'Etablissement français du sang (EFS) explique au Point qu'un "donneur porteur sans symptôme n'a pas de virus dans son sang et ne peut donc pas le transmettre à un patient via un don de sang." Elle assure également que tous les centres de don suivent un protocole rigoureux et extrêmement respectueux des gestes barrières, mais avertit toutefois que toute personne ayant des symptômes grippaux ne doit en aucun cas se déplacer pour donner son sang.

Pour trouver le lieu de collecte le plus proche, rendez-vous sur le site de l'EFS pour déterminer un créneau, puis allez-y en respectant les mesures de sécurité.

5- Participer aux cagnotte civiles

Elles fleurissent sur la Toile, et pour la bonne cause. Les cagnottes organisées par des civils permettent d'investir dans des repas ou du matériel qui viendront aider les personnels hospitaliers à mieux vivre leurs gardes. Plusieurs groupes de supporters de football ont notamment lancé les leurs, pour inciter les fans à dédier "l'argent qu'ils auraient dépensé au bar" un soir de match à celles et ceux qui se battent pour sauver le plus grand monde. C'est notamment le cas des supporters de l'OGC Nice ou encore des Ultras de Sochaux.

6- Améliorer les conditions de travail par de petits gestes

Le Dr Bruno Mourvillier, chef du service réanimation (MIRP) du CHU de Reims, entièrement dédié au Coronavirus COVID 19, a entamé un appel aux dons citoyens par le biais d'une cagnotte en ligne, qui s'élève le 23 mars à plus de 23 000 €. Une façon d'ajouter un peu de confort à cette situation d'une "grande intensité" grâce à des petits gestes qui font la différence.

"Vous pouvez bien entendu témoigner votre soutien aux équipes en applaudissant à votre fenêtre tous les soirs à 20h", écrit le médecin. "Vous pouvez également participer à cette cagnotte qui permettra d'acheter ces petites choses du quotidien qui peuvent adoucir ces conditions de travail (petits déjeuners, repas améliorés, petits équipements ....)".

Les gestes barrières à appliquer pour se protéger du coronavirus
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Où que vous soyez, vous pouvez également vous rapprocher par internet ou par téléphone du centre hospitalier le plus proche, et proposer une aide alimentaire ou matérielle selon vos ressources. L'essentiel étant de respecter absolument les mesures de sécurité et, surtout, de rester chez vous autant que possible.