Je teste un mois végan : voici ma première semaine

Publié le Vendredi 08 Novembre 2019
Mylène Wascowiski
Par Mylène Wascowiski Rédactrice
Devenir végan du jour au lendemain
Devenir végan du jour au lendemain
Depuis le 1er novembre, dans le cadre d'un challenge lancé par la PETA, je me suis lancée dans le véganisme tout au long du mois de novembre. Voici mes impressions après une semaine de test.
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Fin octobre dernier, l'association dédiée à la protection des droits des animaux PETA nous a contacté·e·s pour nous proposer un petit défi : devenir végan tout au long du mois de novembre. Je ne suis pas une grande mangeuse de viande, mais je ne vis que pour mon café latte du matin (avec du lait de vache, bien évidemment) et les oeufs brouillés au comté. Une façon de me nourrir pas franchement équilibrée - oui, je mange des oeufs et bois du lait quasiment tous les jours - que je songe à faire évoluer depuis belle lurette, sans jamais vraiment y parvenir.

J'ai donc saisi la perche tendue par la PETA pour faire évoluer tout ça. Du moins essayer.

Pour celles et ceux qui l'ignorent, le véganisme, c'est supprimer la viande et le poisson (comme les végétariens), mais aussi tous les produits alimentaires d'origine animale. C'est-à-dire tout ce qui est à base de lait, d'oeufs, crème fraîche, fromage ou encore le miel. Aussi bien dans son alimentation que dans son armoire - en supprimant notamment le cuir - ou sa salle de bain. Adieu raclette et chocolat chaud (pas en même temps, je vous rassure), bonjour quinoa et bons petits légumes. Une belle occasion, selon moi, d'apprendre également à varier davantage mon alimentation.

Voici le journal de la première semaine de mon mois végan.

Remplacer le lait de vache dans le café latte

Si me passer de viande et de poisson a toujours été dans mes cordes - j'ai été végétarienne de longues années et je me considère davantage aujourd'hui comme fléxitarienne - supprimer en revanche de mon alimentation les produits laitiers et les oeufs s'avère plus compliqué pour moi. Et c'est par ça que j'ai décidé de commencer le challenge. Pas question de tirer un trait sur mon café latte du matin, il me fallait juste trouver un lait végétal qui me convienne. Le hic, c'est que j'avais déjà essayé de remplacer le lait de vache par le lait d'amande et que ça n'a pas été un franc-succès.

Si le lait d'amande semble plaire à pas mal de monde, je l'ai toujours trouvé trop parfumé et, surtout, qu'il ne se mariait pas avec le goût du café. J'en parle à une copine qui a supprimé le lait de vache de son alimentation depuis bien longtemps qui me conseille le lait de riz, si je souhaite avoir quelque chose de léger et peu parfumé. Je fonce donc le 31 octobre au supermarché et jette aussi mon dévolu sur une bouteille de lait de noisette, qui s'annonce tout particulièrement gourmande croquante.

Vendredi 1er novembre, l'heure est au test. Premier essai : un café latte au lait de noisette. J'ai l'impression de boire un café à la pâte à tartiner à la noisette (ce qui n'est pas foncièrement désagréable), mais je trouve l'ensemble beaucoup trop sucré. Ça fait longtemps que je ne mets plus de sucre dans mon café et ce n'est pas quelque chose que je souhaite reprendre. J'étudie la composition de mon lait de noisette et, ô désespoir, je vois que du sucre de canne a été ajouté au mélange. Je finis mon café malgré tout - si vous aimez boire votre café avec du sucre, le lait de noisette vous plaira sûrement ! - et, dès le matin suivant, je refente l'expérience cette fois-ci avec du lait de riz.

La consistance est plus légère que le lait de noisette, la mousse monte plus facilement et le rendu visuel est très proche de mon café latte habituel. Au goût, il y a clairement une petite différence, mais l'ensemble n'est franchement pas désagréable. Je m'habitue très vite au goût - léger ! - du lait de riz et, depuis une semaine, ne bois plus que ça le matin. Pour le coup, je pense que c'est une habitude que je garderais en dehors du test. Car en arrêtant du jour au lendemain le lait de vache, je me rends compte que je me sens plus légère le reste de la journée.

Café latte au lait de riz.
Café latte au lait de riz.

Des crêpes végan pour le petit-déjeuner


Pour ce qui du petit-déjeuner de façon plus globale, le régime végan n'est - selon moi - pas franchement contraignant. Depuis une semaine, j'alterne entre toasts à la confiture et au beurre de cacahuète, des graines de chia au lait d'amande et aux fruits frais et, le weekend, des crêpes végan. Car oui, meilleure nouvelle de ce début de test, il est possible de faire des crêpes sans oeufs ni lait. Voici une recette trouvée juste ici, testée - et approuvée !- ce weekend. La texture est plus fondante que des crêpes "classiques" et au goût, la différence ne se ressent pas. Seul petit bémol : les crêpes végan - du moins la recette que j'ai testée - sont plus longues à cuire que les crêpes à base de lait et d'oeufs. Pour le reste, c'est aussi bon !

Autre bon point pour le matin : il existe des pâtes à tartiner sans oeufs ni lait. Et donc végan. Pour ma part, j'ai testé la formule "sans lait" de la marque de la marque Nocciolata, que je ne peux que vous recommander. En plus d'être végan, elle est également sans huile et palme et sans gluten. Plutôt chouette. Seul hic : son prix est plus élevé que la plupart des pâtes à tartiner. Tant pis, j'en mangerai moins.

Crêpes végan.
Crêpes végan.

Déjeuner et dîner végan : facile chez soi, plus compliqué en extérieur


Pour le déjeuner et le dîner, ça se complique un peu mais ça reste faisable. Je travaille essentiellement de la maison et ne prends jamais le temps de me mettre derrière les fourneaux pour déjeuner. Pour cette première semaine, j'ai donc - comme à mon habitude - fait plutôt simple : salade composée - taboulé végan, carotte rappée, courgette, tomates cerises... -, ratatouille - en boîte, ce n'est pas l'idéal mais c'est un début - sur petit lit de semoule ou encore bowl au quinoa, avocat, tomates cerises, poivrons et houmous.

Bowl au quinoa végan
Bowl au quinoa végan

Là où l'expérience se complique davantage, c'est en extérieur. Samedi soir par exemple, dans un restaurant coréen situé du côté d'Opéra, à Paris, je me rends compte qu'il n'y a qu'à la carte qu'un seul et unique plat sans viande. Je le commande et là, surprise, il y a de l'omelette dans mon assiette, ce qui n'était pas indiqué sur la carte. Bon, c'est loupé pour moi, première entorse au régime végan dès le second jour du test.

Dimanche, rebelotte. J'ai rendez-vous dans un salon de thé parisien pour le goûter et m'aperçois que, si des pâtisseries sans gluten sont proposées, il n'y a pas d'alternative pour les végans. Seule chose que je peux consommer à la carte : du thé. J'ai beau adorer ça, le cheesecake de ma voisine me sait salement de l'oeil et ça devient difficile de résister.

Heureusement, je vis à Paris et les alternatives ne manquent pas. Mais je trouve ça malgré tout regrettable que les restaurants "classiques" ne proposent pas plus d'alternatives végan ou du moins végétariennes sur leur carte. Car si l'on choisi de se lancer dans le véganisme, cela n'est pas forcément le cas de notre mec/meuf/amis/famille et pouvoir partager la même tablée d'un restaurant est une chose plutôt sympa dans la vie, non ?

Le véganisme suscite très clairement le débat


Autre chose dont je me rends assez vite compte : devenir végan, c'est créer du débat autour de soi. Je comprends rapidement que dire qu'on est végan - même pour un test d'un petit mois -, c'est bien souvent prendre le risque de susciter chez son interlocuteur des yeux interloqués et pas mal d'incompréhension. "Tu fais ça parce que tu trouves qu'un agneau, c'est mignon ?", "Ça fait pas mal aux vaches de tirer leur lait, elles en ont besoin non ?", "En quoi manger des oeufs ou boire du lait c'est de la souffrance animale ?" sont des questions qui reviennent souvent.

Je leur réponds que, selon moi, on mange aujourd'hui beaucoup trop de viande en raison de notre éducation (on m'a personnellement appris qu'un repas c'était une viande/poisson, un féculent et légume), alors que ce n'est pas nécessairement justifié d'un point de vue santé. Je leur parle aussi que pour chaque kilo de viande bovine produite, il faudra utiliser 50 litres d'eau et que tout cela a un impact tout sauf négligeable sur notre environnement. Et surtout, que je suis personnellement écoeurée de la façon dont l'industrie agroalimentaire considère et traite les animaux.

En discutant avec mes proches, je me rends compte que le véganisme vient soulever des questions profondes chez eux. Je comprends que l'idée de devoir tout changer du jour au lendemain les dérange, voire les angoisse. Je sens aussi une pointe de culpabilité, bien cachée, liée au fait qu'ils sont généralement conscients de ces problématiques mais qu'ils ne souhaitent pas s'en préoccuper pour le moment. Résultat, certains s'emportent en estimant que tout ceci, après tout, ce n'est un effet de mode. Je vous rassure, je ne me suis brouillée avec personne depuis le début de mon test, mais je reste surprise des réactions suscitées par le véganisme.

J'entame aujourd'hui ma seconde semaine de test et vous raconterai la suite des choses dès vendredi prochain. En attendant, vous pouvez suivre notre expérience et profiter de nos petites astuces sur le compte Instagram de Terrafemina, sur notre story.