6 championnes inspirantes à admirer pendant (et après) les JO

Publié le Mercredi 28 Juillet 2021
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
6 championnes inspirantes à admirer pendant les JO
6 championnes inspirantes à admirer pendant les JO
Clarisse Agbegnenou, Simone Biles, Sue Bird, Laurel Hubbard, Sandrine Martinet, Nishiya Momiji... Retenez bien ces noms, ils sont ceux de sportives à suivre, admirer, soutenir pendant et après les J.O. de Tokyo. Portraits.
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Depuis le 23 juillet, les Jeux Olympiques battent leur plein, les médailles pleuvent, et les nouvelles icônes du sport côtoient les étoiles déjà bien installées. Après un an de report cause Covid, Tokyo est pendant deux semaines le théâtres de victoires inoubliables, de parcours incroyables, de courses et compétitions acharnées à graver dans les annales.

L'occasion parfaite de mettre en avant 6 championnes dont on ne saurait que vous recommander de suivre les exploits. Jusqu'au 8 août prochain... comme au-delà.

1- Clarisse Agbegnenou

Clarisse Agbegnenou et Tina Trstenjak
Clarisse Agbegnenou et Tina Trstenjak

Elle a décroché l'or, mardi 27 juillet, après un combat de 4 minutes face à la Slovène Tina Trstenjak. Une victoire au goût de revanche, puisque c'est face à la même rivale que Clarisse Agbegnenou s'était inclinée, en finale des JO de Rio, en 2016.

Cette année pourtant, elle ne flanchera pas. Et celle qui est entrée dans le stade comme porte-drapeau de la délégation française aux côtés du gymnaste Samir Ait Saïd, deviendra championne olympique de judo dans la catégorie des -63 kg, remportant la sixième médaille toutes disciplines confondues pour les Bleu·e·s.

Au-delà de sa performance, de son palmarès flamboyant - "le plus beau du judo français" signe Ouest-France - c'est aussi l'image mémorable que Clarisse Agbegnenou et Tina Trstenjak ont offert à l'issue du match, qui marque les esprits. Leur embrassade, leur sourire partagé, leur joie commune pour un titre qu'elles connaissent désormais toutes les deux.

"C'est dans ces moments que l'on voit que dans le sport, il y a des valeurs", confie-t-elle d'ailleurs à Libération à propos de cette séquence. "On se bat sur le tapis, on veut tous la médaille mais il y a des valeurs. Tina est une amie. Et je lui ai promis que, prochainement, j'irai la voir en Slovénie pour passer un peu de temps ensemble". Exemplaire.

2- Simone Biles

A 24 ans, Simone Biles est la gymnaste la plus décorée de l'histoire des Championnats du monde, avec 25 médailles, dont 19 en or. En 2016, à Rio, elle est également sacrée quadruple championne olympique. La superstar a pourtant décidé de se retirer de la compétition avant la finale en équipes, et de ne pas disputer non plus celle individuelle. La raison ? Prendre soin de sa santé mentale.

"La santé mentale doit passer en premier", affirme Simone Biles. "Sans ça, vous n'allez pas profiter de votre sport. Et vous ne réussirez pas autant que vous le désirez. C'est O.K. parfois de prendre du recul sur de grosses compétitions pour vous concentrer sur vous-même. Cela montre quelle compétitrice et quelle personne forte vous êtes."

Des mots nécessaires qui résonnent avec ceux de la tenniswoman Naomi Osaka. En mai dernier, la jeune femme avait elle aussi renoncé à participer à Roland Garros pour se préserver psychologiquement. Une décision, celle de Biles et d'Osaka, qui libère une parole essentielle autour des pressions auxquelles sont soumises les sportives. Et ce, dès le plus jeune âge.

3- Sue Bird

A 40 ans, la meneuse de l'équipe de basketball américaine n'a qu'un objectif : ramener une cinquième médaille d'or olympique avant de dire (définitivement) adieu aux Jeux. D'ailleurs, pour ce dernier tour de piste, Sue Bird, aussi quadruple championne du monde et quadruple vainqueure du WNBA, le championnat national américain, avec les Seattle Storm, a été choisie comme porte-drapeau de la délégation. "C'est un immense honneur", avait-elle commenté lors de l'annonce, quelques mois avant la cérémonie.

A ce sujet, sa carrière n'y est pas tant pour quelque chose que ses nombreux engagements. Pour l'égalité femmes-hommes - côté sport comme salaire, en faveur du mouvement Black Lives Matter, et pour défendre les droits de la communauté LGBTQ+, "l'un de ses principaux combats", informe France 24.

En juillet 2017, comme le rappelle le média, la championne avait fait son coming-out lesbien, révélant être en couple avec l'illustre footballeuse et championne du monde Megan Rapinoe, rencontrée dans les coulisses des Jeux de Rio, en 2016. Deux ans plus tard, elles devenaient le premier couple homosexuel à poser nu pour le numéro Body Issue, d'ESPN The Magazine, et qui plus est en Une.

4- Lauren Hubbard

Laurel Hubbard
Laurel Hubbard

La Néo-Zélandaise est la première athlète transgenre à concourir aux Jeux olympiques, et disputera la prochaine épreuve d'haltérophilie dans la catégorie super-lourds le lundi 2 août.

Un sport qu'elle a commencé avant sa transition, raconte par ailleurs la fille de l'ancien maire d'Auckland, la capitale du pays, au micro de Radio New Zealand, dans une interview datant de juin dernier. "Je me suis dit que, peut-être, si j'essayais de faire quelque chose de très viril, j'allais le devenir, mais ça ne s'est pas passé comme ça".

En 2001, après des années à ressentir "la pression d'essayer de m'intégrer dans un monde qui n'était peut-être pas vraiment conçu pour des gens comme moi", elle raccroche, rapporte Ouest France, et entame une longue période de réflexion. En 2012, elle décide de suivre un traitement hormonal, et engage sa transition.

Trois ans plus tard, alors que le CIO déclare que les athlètes transgenres sont autorisées à concourir aux épreuves féminines sans avoir recours à une chirurgie de réassignation sexuelle, à condition qu'elles respectent le taux de testostérone imparti, Laurel Hubbard reprend l'entraînement. Depuis, elle a remporté les Jeux du Pacifique en 2019 et la Coupe du monde en 2020, et compte bien ne pas s'arrêter en si bon chemin.

5- Sandrine Martinet

Le palmarès de la judokate française Sandrine Martinet est impressionnant. En vingt ans de carrière, la numéro 1 mondiale des -48 kg cumule douze titres de championne de France, un titre européen, trois titres de championne du monde et trois médailles olympiques, dont une en or. A Tokyo, où elle tentera de décrocher la quatrième, elle sera aussi la porte-drapeau de la délégation française lors de l'ouverture des Jeux Paralympiques, le 24 août prochain.

Ses premiers essais sur le tatami débutent à l'école, avec les valides, alors qu'elle est victime de rudes moqueries de la part de ses camarades de classe. Ces derniers cibles son achromatopsie, une maladie qui lui fait craindre la lumière et lui empêche de distinguer les couleurs, précise France 3 Centre-Val de Loire.

"J'avais très souvent les yeux fermés, ou j'avais des lunettes de soleil en classe et le style de l'époque était assez dur à porter (rires). J'ai eu droit à 'la taupe' et comme je faisais 1m10 les bras levés, j'entendais aussi 'la naine'", se souvient-elle. "Grâce au judo, j'ai pu sortir de manière positive toute ma colère et mon énergie."

Aujourd'hui kiné en parallèle de la compétition, elle compte bien "prendre du plaisir" pendant les Jeux. Après, elle compte prendre sa retraite sportive. A voir si, comme pour Tokyo, elle décide finalement de le faire durer, le plaisir.

6- Nishiya Momiji

"C'est le moment le plus heureux de ma vie", écrit Nishiya Momiji, seulement 13 ans et déjà sacrée de l'or olympique, en légende du cliché qui la capture sur le podium. La Japonaise n'est peut-être pas la plus jeune médaillée de l'histoire des Jeux - le record est détenu par l'Américaine Marjorie Gestring, 13 ans et 267 jours lorsqu'elle remporte l'épreuve de plongeon en 1936 - mais elle est la première de l'histoire du skateboard, catégorie street dames, 2021 étant la première année où la discipline entrait en compétition.

La championne a été initiée au sport par son frère, dans les rues d'Osaka, ou quand l'élève dépasse le maître. Sur Instagram, elle s'est empressée d'adresser un message touchant à ses soutiens, et n'a pas manqué de remercier "tous ceux qui ont travaillé si dur pour que les Jeux olympiques aient lieu alors que le reste du monde traversait une période difficile." En guise de conclusion, elle promet enfin : "Je vais continuer à faire du skateboard avec le sourire". A suivre, sans aucun doute.