Violée et séquestrée à 19 ans, Lady Gaga se confie sur l'enfer qu'elle a subi

Publié le Mardi 25 Mai 2021
Louise  Col
Par Louise Col Journaliste
Violée et séquestrée à 19 ans, Lady Gaga se confie sur l'enfer qu'elle a subi
Violée et séquestrée à 19 ans, Lady Gaga se confie sur l'enfer qu'elle a subi
Dans cette photo : Lady Gaga
A l'affiche du premier épisode de "The Me You Can't See", Lady Gaga a livré un terrible pan de sa vie. L'artiste américaine raconte comment, à 19 ans, elle a été violée et séquestrée par un producteur qui l'a par la suite abandonnée sur la route, alors qu'elle était enceinte.
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Le récit que livre la chanteuse et actrice américaine Lady Gaga est glaçant. Devant les caméras de The Me You Can't See, série-documentaire produite par Oprah Winfrey et le Prince Harry pour la plateforme Apple TV + et dédiée à lever les tabous sur la santé mentale, elle témoigne d'une période extrêmement traumatisante. Stefani Germanotta, qui utilise son véritable nom au fil de l'entretien, raconte ainsi avoir été violée, puis séquestrée pendant "des mois", par un professionnel de la musique.

"J'avais 19 ans. Je démarrais dans le métier et un producteur m'a dit : déshabille-toi", se souvient-elle. "J'ai dit non et je suis partie." Elle poursuit : "Ils m'ont dit qu'ils allaient brûler toute ma musique. Ils n'arrêtaient pas de me demander. Alors, je me suis débranchée et j'ai juste... Je ne me souviens même plus". Dans ses yeux l'émotion est palpable.

Elle continue, décrivant comment l'homme ne l'a libérée que bien des semaines plus tard, l'abandonnant à un carrefour près de chez ses parents, alors qu'elle était enceinte. Elle ne révèle pas l'issue de cette grossesse. Pour ce qui est de l'identité de son bourreau, Lady Gaga ne souhaite pas non plus la divulguer, afin de ne "plus jamais avoir affaire à cette personne", lâche l'artiste.

Sensibiliser au stress post-traumatique

Par le biais de cette intervention désarmante, elle souhaite mettre en lumière les douloureux mécanismes qui peuvent se jouer chez les victimes de violences sexistes et sexuelles. Elle décrit alors les conséquences, physiques comme mentales, de ce calvaire, et la façon dont celles-ci ont perduré. Des souffrances chroniques, des phases d'automutilation, des crises d'angoisse paralysantes. Dont l'une qui l'a menée, bien des années plus tard, à être hospitalisée.

"Au début, j'ai ressenti de la douleur, puis de l'apathie. J'ai ensuite été malade pendant des semaines et des semaines, et j'ai réalisé que ces douleurs étaient les mêmes que celles que j'avais ressenties après que la personne qui m'a violée m'a abandonnée, enceinte, à un coin de rue", confie-t-elle.

"J'ai passé tellement d'IRM et de scanners. Ils n'ont rien trouvé, mais votre corps se souvient (du traumatisme, ndlr). Je ne pouvais plus rien ressentir, je me suis dissociée. C'est comme si votre cerveau arrête de fonctionner. Vous ne comprenez pas pourquoi personne ne panique, mais vous, vous êtes complètement dans la paranoïa"

Là, Stefani Germanotta se voit expliquée qu'elle subit des troubles de stress post-traumatique en lien avec l'agression. Au bout de deux ans et demi de thérapie, elle a réussi à contrôler certaines pulsions. "J'ai appris tous les moyens de me sortir [d'une crise]", affirme-t-elle.

Désormais, et comme depuis de nombreuses années déjà, elle se sert de sa notoriété pour sensibiliser et alerter. Et avec cette nouvelle prise de parole, finit de passer un message puissant : "Ouvrez votre coeur à quelqu'un, car je vous le dis, je suis passée par là et les gens ont besoin d'aide. Pouvoir en parler fait partie de ma guérison".