L'époustouflant palmarès féministe de la Mostra de Venise

Publié le Lundi 13 Septembre 2021
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Audrey Diwan, Jane Campion, Penélope Cruz, Maggie Gyllenhaal... Le palmarès enthousiasmant du festival de Venise 2021 fut à la fois féminin et féministe.
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Après le sacre de la réalisatrice Chloé Zhao aux Oscars 2021 (Nomadland), et celui de Julia Ducournau à Cannes (Titane), c'est aujourd'hui la cinéaste française Audrey Diwan qui ressort triomphante de l'un des festivals les plus prestigieux au monde : la Mostra de Venise. Avec son film L'événement, adaptation d'un récit autobiographique de la romancière Annie Ernaux, la réalisatrice a remporté le fameux Lion d'Or.

Une victoire à la fois artistique et féministe pour la cinéaste et autrice de 41 ans, puisque L'événement évoque le droit à l'avortement à travers le regard d'une étudiante, au sein d'une France rétrograde, celle des années 60. Un film sur l'IVG nécessaire à l'heure où, dans certains Etats américains notamment, ce droit fondamental des femmes est encore bien trop malmené, voire carrément bafoué. Un sujet d'actualité donc.

"J'ai l'impression que l'industrie a tendance à faire confiance à des femmes, et que c'est au début de cette histoire que le changement se produit. Quand on laisse des femmes faire des films, mathématiquement, il y a des chances qu'elles gagnent des prix", a déclaré la réalisatrice sur les ondes de France Inter.

Mais au-delà d'Audrey Diwan, le reste du palmarès lui aussi était des plus enthousiasmants.

Un palmarès inspirant

Car au sein de cette 78e édition de la Mostra de Venise, d'autres oeuvres imprégnées des enjeux d'égalité des sexes ont également été célébrées. Comme Le Pouvoir du Chien, retour tant attendu sur grand écran de la réalisatrice australienne Jane Campion (La leçon de piano) après plus de dix ans d'absence dans la catégorie longs-métrages. Avec son très beau western qui aborde notamment le thème de la masculinité toxique, la cinéaste a bien légitimement remporté le prix de la meilleure réalisation.

Autre artiste remarquée, du côté de l'écriture cette fois-ci, l'excellente comédienne américaine Maggie Gyllenhaal s'est vue récompensée du prix du meilleur scénario pour son premier long-métrage en tant que réalisatrice, la production Netflix The Lost Daughter. Portée par l'actrice Dakota Johnson, ce film est l'adaptation du roman éponyme de l'emblématique Elena Ferrante - à qui l'on doit notamment la saga L'amie prodigieuse.

Enfin, l'iconique Penélope Cruz est repartie gagnante de ses retrouvailles avec son cinéaste fétiche, Pedro Almodovar. Pour sa performance de mère célibataire dans le dernier film (féministe) du maestro espagnol, Madres Paralelas (et son affiche qui fait hurler les algos de Facebook), Cruz a obtenu le prix de la meilleure actrice.

Une belle moisson pour le regard féminin, donc. Pourvu que cela dure.