"Nous, les vieilles" : Philippine Leroy-Beaulieu tacle l'âgisme avec humour et classe

Publié le Jeudi 08 Décembre 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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"Nous, les vieilles" : Philippine Leroy-Beaulieu tacle l'âgisme avec humour et classe
Toujours aussi flamboyante en big boss dans la saison 3 de "Emily in Paris", qui débarquera le 21 décembre sur Netflix, Philippine Leroy-Beaulieu n'a pas hésité à évoquer son expérience de l'âge du côté de France Inter. Des mots qui font beaucoup de bien.
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"Les séries nous permettent à nous, les vieilles, de revenir avec des choses qui sont intéressantes à jouer". C'est d'une manière décomplexée et savoureuse que Philippine Leroy-Beaulieu a pris la parole face à Léa Salamé à l'antenne de France Inter ce 6 décembre. Réjouissante en girlboss dans Emily in Paris, carton de Netflix enfin de retour le 21 décembre pour une troisième saison, Philippine Leroy-Beaulieu a évoqué sa relation douce-amère au temps qui passe et son rapport à un âge qui, dans l'industrie culturelle, est trop souvent synonyme d'un grand "moins" : moins de rôles, ou de rôles intéressants, une lente mais fatale mise sur le côté...

A en écouter l'actrice de 59 ans, l'univers des séries est plus ouvert que le cinéma de ce côté-là, offrant des partitions plus exigeantes. "La société est multiple, il y a des jeunes et des vieux, il y a plein d'histoires à raconter. La vie n'est pas terminée, ni à 40, ni à 50, ni à 60. Tant qu'on n'est pas morts, on est là", s'est enthousiasmée l'artiste.

"On peut avoir plusieurs vies"

Une parole et un optimisme qui font beaucoup de bien. D'autant plus qu'ils viennent tacler l'âgisme avec humour et classe. L'âgisme, c'est cet ensemble de préjugés ciblant un individu en fonction de son âge avancé. Et plus encore, les femmes, qui une fois passé le cap de la cinquantaine voient les discriminations et préjugés les concernant s'exacerber. Dans la vie intime, comme dans la vie professionnelle.

"A un moment, j'étais dans une phase où je traversais une sorte de forêt intérieure. Il fallait que je me sorte de ça. La première main tendue, ça a été Cédric Klapisch avec Dix pour cent, puis Darren Star pour Emily in Paris. La vie, c'est la vie, elle peut être longue si on se débrouille bien", a encore relaté Philippine Leroy-Beaulieu au micro d'Inter. Ajoutant, avec la gaieté qui la caractérise : "On peut en avoir plusieurs, avoir plusieurs moments. Mais dès lors qu'on a du goût à ce qu'on fait, on peut se réinventer en permanence".

"Plus jeune, j'aurais peut-être été plus vulnérable", a enfin précisé l'actrice. Un discours très inspirant, qui rappelle que l'âge peut être une force, dans une société qui tend pourtant à n'y voir qu'une faiblesse.