"Prends de la camomille" : Sandrine Rousseau dénonce le sexisme décomplexé des députés

Publié le Lundi 25 Juillet 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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"Dès qu'il y a une femme qui parle, il y a des députés qui disent : 'Chut', 'calmez-vous', 'prends de la camomille'...". La députée écologiste Sandrine Rousseau ne décolère pas face au sexisme qui règne à l'Assemblée nationale.
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La critique est vive. L'espace d'une interview accordée à LCP, Sandrine Rousseau a fustigé le sexisme qui règne à l'Assemblée nationale. A propos de l'hémicycle, la députée écologiste dénonce : "Dès qu'il y a une femme qui parle, il y a des députés qui disent : 'Chut', 'calmez-vous', 'prends de la camomille'...".

"Les députés les invectivent personnellement. On ne peut pas vivre ça. On est en 2022", a rappelé l'écoféministe. Pour Sandrine Rousseau, cette atmosphère oppressante n'a que trop duré. "On est au 21e siècle, ça suffit maintenant, zut !", a-t-elle poursuivi.

Une situation maintes fois dénoncée.

"C'est pas possible !"

Ce sexisme au sein de l'hémicycle, de nombreuses voix en faisaient part dans l'enquête de la podcasteuse et éditorialiste politique Léa Chamboncel, Plus de femmes en politique !. Mais aussi dans Sexisme sur la voix publique, l'excellent livre de Marlène Coulomb-Gully, qui relate des cris d'animaux, sifflements, rires d'opposition, remarques ouvertement sexistes au sein de l'Assemblée, "des insultes et des interruptions systématiques".

"Ce n'est pas possible d'avoir des insultes personnelles, ce n'est pas possible non plus d'avoir du sexisme dans cette Assemblée comme il y en a actuellement", a déploré Sandrine Rousseau, qui regrette notamment le mépris qu'engendre l'engagement écologiste, dans un contexte actuel pourtant alarmant.

"Trop aiguë", 'criarde', 'mal posée', 'désagréable', 'inaudible'... Les voix des femmes, chahutées à l'Assemblée, irritent car elles dérangent la norme masculine. Tribun ne se dit pas au féminin. Révolutionnons l'art oratoire !", a soutenu à l'unisson la députée féministe LFI Clémentine Autain.

Derrière les mots, la volonté de voir cet état des lieux évoluer à l'heure des grandes révolutions féministes.