Elles lancent Gapianne, la première plateforme française de bien-être intime et sexuel

Publié le Mardi 06 Avril 2021
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
Gapianne, la première plateforme française de bien-être intime et sexuel
Gapianne, la première plateforme française de bien-être intime et sexuel
Pour apporter aux personnes concernées les conseils et les produits essentiels à leur bien-être intime et sexuel, Anne-Cécile Descaillot et Marine Boucherit ont créé Gapianne. Une plateforme aussi esthétique que nécessaire, et surtout la première du genre en France. Il était temps.
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Gapianne est née d'un constat réalisé par ses fondatrices, Marine Boucherit et Anne-Cécile Descaillot : en France, il n'existe pas d'endroit où se procurer des produits relatifs à sa sexualité, à son intimité, et où en parler librement. "On s'est rendu compte que lorsqu'on avait envie d'acheter une crème, un lubrifiant, un vibromasseur, on ne savait pas où aller, et on ne s'y connaissait pas forcément", nous explique justement Anne-Cécile Descaillot au téléphone.

"Il y a d'un côté les pharmacies et les parapharmacies qui sont très médicalisées. Et de l'autre, les sex-shops, où le choix est vite démesuré et où l'on ne se sent pas forcément à l'aise pour aborder les questions intimes. Mais il n'y a pas d'entre deux", déplore-t-elle. "C'est pour cela qu'on a voulu créer cette plateforme. Il faut qu'on libère davantage la parole [autour du bien-être intime et sexuel]. On est vu partout comme le pays des French lovers et pourtant, on est très en retard sur tous ces sujets."

Gapianne, le "safe space" français du sexe.
Gapianne, le "safe space" français du sexe.

Les deux jeunes femmes s'attachent alors, en 2020, à construire ce "safe space" qui manque à nos quotidiens. Un lieu inclusif où les normes sont exclues, pour permettre à toutes les "personnes à vulve", comme Anne-Cécile Descaillot nous le précise, de trouver réponses, recommandations, mais aussi documentation de qualité. Un moyen d'"apporter un nouveau regard sur l'intime et la sexualité, parce qu'il n'y a pas de modèle unique, seulement des individus pluriels", promet Gapianne sur son site.

"On essaie d'avoir une approche qui veut expliquer le b.a.-ba de ces sujets-là, ce que l'éducation sexuelle ne nous apprend pas. On s'adresse à chaque individu·e, on aborde comment on peut travailler sur son bien-être", insiste la co-créatrice. "Car la sexualité, l'intimité, en font partie intégrante et pourtant, il n'y a pas d'espace dédié. Pour le yoga, pour le skincare, oui, mais pour la sexualité, rien". C'est désormais chose faite.

"Se renseigner sans injonctions"

Gapianne, un lieu pour se renseigner, sans injonction.
Gapianne, un lieu pour se renseigner, sans injonction.

Sur ce site à l'esthétique léchée, on trouve d'abord un e-shop de marques qui prônent une sexualité positive, dont les produits ont été testés et approuvés par des gynécologues. "On essaie au travailler au maximum avec ces nouveaux acteurs qui redéfinissent lignes du marché", assure Anne-Cécile Descaillot. Par exemple, un baume pour la vulve signé Baûbo qui prévient les frictions des sous-vêtements ou des bas serrés, une sélection variée d'accessoires pour travailler son périnée, ou bien des soins pour accompagner la ménopause ou soulager ses mamelons endoloris pendant l'allaitement. A chaque thème, moment de vie, sa rubrique et ses propositions adaptées.

Mais Gapianne, c'est aussi des masterclasses d'expert·e·s, un podcast intitulé Pluriel·le·s présenté par la journaliste Caroline Pomes (où sont notamment intervenues Laurène Dorléac, fondatrice de Climax, et Jüne Plã, illustratrice et créatrice du compte Instagram Jouissance Club) et du contenu éducatif pour s'informer simplement, sans tabou, sur le corps, le plaisir et la sexualité avec le média The Gapiannist. Plus tard, une série vidéo doit même voir le jour.

Autant de matière "pour se renseigner chacun·e à son rythme, sans injonction", affirme la co-fondatrice. Une source de savoir qui, à en croire les utilisatrices, est salutaire. "On a eu des retours de femmes qui nous ont dit 'merci d'avoir mis des mots sur ces sujets là, j'ai pu avoir conversation avec personne qui partage ma vie', ou encore 'j'ai entamé travail chez sexologue, je suis en train de comprendre et guérir les traumatismes que j'ai pu avoir'", liste-t-elle, ravie.

Des messages puissants qui confortent les deux jeunes femmes dans leur projet émancipateur et important, qu'on ne saurait que trop recommander.