Ode à ma solitude désirée : pourquoi rester seule, c'est cool aussi

Publié le Jeudi 25 Avril 2019
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
Comment profiter de sa solitude
Comment profiter de sa solitude
Elle peut faire peur et pourtant, la solitude si elle est choisie a de très bons côtés qu'il faut savoir embrasser. Et qui peuvent même nous aider dans nos relations avec les autres.
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On a tendance à la dépeindre comme un fléau. Comme une épidémie dont on ne voudrait surtout pas croiser la route, et dont le nom à lui seul nous fout la trouille. La solitude peut être extrêmement dure à vivre si on la subit, mais elle a des avantages non négligeables si elle est choisie.

"La solitude procure une grande satisfaction, celle d'être avec soi-même, avec tout soi-même totalement et entièrement, sans distraction. En ces moments privilégiés, la solitude, côté éclairé de notre condition d'être séparé, illumine toute la personne", écrit Jules Bureau, psychologue clinicien et sexologue, sur son site.

Si on ne ressent pas toujours la lumière nous pénétrer (ni quoique ce soit d'autre, d'ailleurs), on peut tout de même admettre qu'un peu de répit dans un havre de paix isolé du monde extérieur n'est jamais de refus. Personnellement, j'adore être seule. J'ai toujours aimé ça. Avoir du temps pour moi à faire ce dont j'ai envie, à rêvasser, à "cuisiner" (mon plat de prédilection restant les raviolis mozza-tomates séchées du Franprix, je trouve les guillemets de rigueur), à m'occuper uniquement de moi sans devoir composer avec quelqu'un d'autre.

Devenir maîtresse de ses décisions

D'accord, ça sonne plutôt égocentré. Mais en réalité, rester seule permet surtout d'apprendre à se connaître et à s'aimer. Et donc in fine, à être plus agréable avec les autres. Aussi, se contenter de soi permet de prendre davantage le contrôle de ses décisions. Si on se lance sur le terrain relationnel par exemple, savoir être seule résulte à faire des choix en fonction de ses envies réelles plutôt que de son envie d'être en couple ou de sa crainte de finir en tête à tête avec soi-même.

Je traduis : on ne sort pas avec un·e tel·le juste parce qu'on a peur de se retrouver devant ses coquillettes le dimanche soir. On sort avec parce qu'on a de véritables sentiments. "Plutôt que d'être un objet passif mû par l'extérieur, par les autres et les choses, la personne peut être sujet de son expérience, moteur et maître de sa vie et de ses direction", poursuit Jules Bureau.

Alors évidemment, malgré mon enthousiasme certain pour la simple compagnie de ma personne, j'apprécie tout autant celle des autres, voire plus, et c'est justement parce que je sais que je suis bien entourée que je profite de ces moments de solitude sans angoisser.

C'est également parce que je sais que je peux m'en défaire dès que je le souhaite, de cette solitude désirée, que je m'y plonge volontiers le vendredi soir avec un repas livré en temps et en heure et de quoi me faire les ongles des pieds (cliché mais en même temps si vrai) devant le dernier épisode de Game of Thrones. Pas de pression sociale qui demanderait de sortir le weekend pour faire comme tout le monde. Juste moi, Jon Snow et mon pad thaï au poulet. Le bonheur à l'état pur.

Pour celles et ceux qui hésiteraient encore à se lancer dans l'aventure en solitaire, tentez le coup rien qu'une fois, concoctez-vous un programme alléchant. Allez vous faire un ciné ou une expo si vous aimez l'agitation autour de vous, prenez un verre en terrasse, lisez dans un parc. Car être seul ne veut pas non plus uniquement dire être reclus·e du reste du monde, il s'agit simplement de s'accorder un moment suspendu avec ses propres pensées, à vivre à son rythme. De dédramatiser ce mot qui nous fait peur à tous et toutes en fin de compte, en désirant que la solitude nous accompagne pour un petit moment.

Et croyez-moi, ça fait un bien fou.

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