"Si je peux aider les femmes..." : victime de violences conjugales, Valérie Damidot témoigne sans détour

Publié le Mercredi 03 Mai 2023
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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"Si je peux aider les femmes..." : victime de violences conjugales, Valérie Damidot témoigne sans détour
"Je ne veux pas faire la promo de cette sous-merde. Mais si je peux aider les femmes qui ont vécu la même chose ou faire des choses, vraiment, je peux le faire". Sur les ondes d'Inter, Valérie Damidot est revenue sans filtre sur les violences conjugales dont son ex compagnon fut l'auteur. Une parole douloureuse.
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Valérie Damidot s'expose, c'est le titre du spectacle que propose actuellement la star de D&CO. La promesse d'une parole sans filtre donc. Et cette promesse, l'animatrice la met largement en oeuvre aussi bien sur ses réseaux sociaux, où les piques féministes salvatrices ne sont pas rares, et dans les médias, où sa voix se fait plus sensible.

Ainsi sur les ondes d'Inter, Valérie Damidot est revenue sur une douloureuse expérience perso - les violences conjugales dont elle fut victime. L'auteur ? Son ex-compagnon. La personnalité médiatique ne modère pas du tout ses mots d'ailleurs à son sujet : "Dans mon spectacle je n'avais pas du tout envie d'en parler et de faire la promo de cette sous-merde. Il n'en était pas question", a-t-elle décoché ce 2 mai. Sans détour.

Mais malgré la colère, l'indignation et la souffrance, il est à ses yeux important d'en parler : pour faire comprendre aux autres femmes victimes qu'elles ne sont pas seules. Un enjeu sur lequel est subtilement revenue la star.

Un tacle aux violences sexistes, et à la grossophobie

On l'écoute d'ailleurs à ce sujet : "Franchement, si je peux aider et parler à des femmes qui ont vécu la même chose ou faire des choses, vraiment, je veux le faire. Ça ne m'a jamais dérangé d'en parler, si ça peut aider d'autres femmes". Un besoin de dire les choses, et de libérer l'écoute, qui s'avère vital aujourd'hui.

Ne serait-ce que pour prévenir les féminicides. En 2021 en France, 122 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire, et que parmi les femmes tuées par leur conjoint, 35 % étaient victimes de violences de la part de leur compagnon, détaille l'Etude nationale sur les morts violentes au sein du couple du ministère de l'Intérieur.

Dans les colonnes du magazine Gala déjà, Valérie Damidot s'était étendue sur ce sujet qui la renvoie à de sombres épisodes de sa vie : "On donne des noms à des gens qui le méritent. Celui là, je l'appelle le connard parce qu'il ne mérite pas mieux. Dans mon livre Le coeur sur le main, le doigt sur la gâchette [son autobiographie, ndlr], je raconte justement le mal qu'il m'a fait, mais je ne dis pas tout non plus".

"Il faut savoir que les pervers narcissiques, ils n'ont pas envie de soumettre quelqu'un qui est déjà soumis. Ça n'a aucun intérêt, ce n'est pas excitant. Les gens qui se font massacrer, souvent, ce sont des gens avec une vraie vitalité, une joie de vivre... Je sais qu'il y a qu'une solution : appeler les flics, porter plainte, régler le problème car ça se n'arrêtera pas", déplorait-elle encore en 2020 face à l'humoriste Jarry.

Sur les ondes d'Inter, l'animatrice a aussi taclé une autre forme de violence beaucoup trop banalisée, d'autant plus à la télé : la grossophobie. Une oppression qu'elle ne connaît que trop bien. "J'en ai pris plein la gueule. On me voyait comme la bonne grosse, sympathique, un peu marrante, etc. Et encore, il ne fallait pas être trop grosse non plus ! On me disait carrément que j'avais un physique de radio ! Le seul truc que les journalistes me demandaient ? Si ce n'était pas 'dur' d'être en surpoids à la télé...", a-t-elle fustigé.

On constatera facilement que dans le cas des violences conjugales comme dans ce domaine-là, la lutte doit encore se poursuivre pour bousculer les lignes, faire entendre les voix des victimes, défendre les discriminées.

Si vous ou une personne de votre entourage êtes victime de violence, vous pouvez composer le 3919, un numéro national et gratuit. La ligne est ouverte du lundi au samedi de 8 h à 22 h, l'anonymat des victimes est respecté.