Pourquoi le pipi "au cas où" n'est pas forcément une bonne idée

Publié le Jeudi 20 Octobre 2022
Maïlis Rey-Bethbeder
Par Maïlis Rey-Bethbeder Rédactrice
Maïlis Rey-Bethbeder aime écrire, le café, traîner sur les réseaux sociaux et écouter de la musique. Sa mission : mettre en lumière les profils, les engagements et les débats qui agitent notre société.
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Passer aux toilettes avant de quitter votre domicile est devenu un réflexe pour vous ? Pourtant, vous gagneriez peut-être à abandonner cette habitude...
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"Mieux vaut prévenir". C'est sans doute avec ce dicton en tête que vous vous rendez aux toilettes, même si vous n'en avez pas envie. Et l'on vous comprend : quel pire sentiment que d'avoir envie d'y aller alors que vous venez de sortir de chez vous ?

Pourtant, dans une vidéo TikTok, Jasmine Choi vous conseille d'arrêter cette habitude. Pourquoi devriez-vous l'écouter ? Parce qu'elle sait de quoi elle parle : elle est physiothérapeute du plancher pelvien. En d'autres termes, c'est une spécialiste de la rééducation des muscles situés à la base du bassin, qui permettent de refermer l'urètre ou l'anus et retiennent ainsi les selles, l'urine et les gaz. Bref, elle lutte chaque jour contre l'incontinence.

Dans sa vidéo, Jasmine Choi liste ainsi cinq choses qu'en tant que spécialiste du plancher pelvien, elle ne ferait jamais. Ainsi, elle évoque le fameux "pipi juste au cas où". "C'est le moment où vous urinez alors qu'il n'y a aucune urgence, vous n'avez aucun signal qui vous signifie que vous devez aller aux toilettes", explique l'experte.

"Ce phénomène a pour conséquences d'entraîner votre vessie à retenir de moins grandes quantités avant d'envoyer un signal à votre cerveau. (...) Le volume réel que vous expulsez quand vous videz votre vessie ne semble pas correspondre au degré d'urgence que vous avez ressenti", résume Jasmine Choi. Au-delà de la perte de temps et de la frustration que cela génère, vous risquez aussi de développer des problèmes d'incontinence. Et c'est un cercle vicieux : plus vous irez au toilettes "au cas où", plus vous aurez envie d'y aller, sans pour autant que vous en ayez réellement besoin.

Il y a-t-il quand même des moments opportuns pour ces "pipis préventifs" ? Et bien oui. Ce passage aux toilettes est très fortement conseillé aux femmes après un rapport sexuel, afin d'éliminer les bactéries présentes dans l'urètre et de réduire le risque d'infections (comme les douloureuses cystites, par exemple...).

Un problème féminin ?

La clé, c'est donc d'écouter votre corps, et d'aller aux toilettes quand vous en ressentez l'envie. Même si, on vous l'accorde, les femmes et les hommes ne sont pas égaux sur ce point non plus. Combien de fois avez-vous eu envie de vous soulager en pleine rue, en finissant par vous rétracter, en enviant vos homologues masculins ?

En effet, les femmes sont également davantage victimes de "poop-shaming", ou de "syndrome de la princesse", c'est-à-dire le fait de ne pas pouvoir déféquer si l'on est pas dans les bonnes conditions (donc, la plupart du temps, si l'on est pas chez soi). Dans un sondage publié par l'Ifop en 2021, 69% des femmes interrogées avaient déclaré ressentir cette gêne, contre 48% des hommes. 56% des femmes sont aussi réticentes à l'idée d'utiliser des commodités en dehors de leur domicile, contre 42% des hommes. Des blocages psychologiques plus féminins, qui sont empreints de sexisme : la société renvoie aux femmes qu'elles doivent être belles et immaculées (et propres). Par conséquent, leur rapport aux toilettes, à ce qui est considéré comme "sale" est totalement faussé...

Ainsi, la constipation toucherait deux fois plus les femmes que les hommes, d'après les résultats d'une étude publiés en 2020.