Pourquoi la mode est-elle (aussi) politique ?

Publié le Mercredi 27 Avril 2022
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
Défilé Ester Manas automne-hiver 2022-2023, Paris.
Défilé Ester Manas automne-hiver 2022-2023, Paris.
Avec "La mode est politique", l'autrice et journaliste Mélody Thomas livre un lexique riche et passionnant qui questionne, contextualise et encourage à repenser ce qui compose notre vestiaire, comme l'industrie dans sa globalité. A glisser entre toutes les mains.
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Les premiers "souvenirs vestimentaires" de Mélody Thomas remontent à ses 5 ans. Dans l'intro de son premier livre, La mode est politique (ed. Les Insolentes), la cheffe de rubrique mode du site Marie Claire et enseignante à la Parsons Paris School se rappelle la façon dont son armoire était divisée enfant, entre vêtements de tous les jours et "habits du dimanche". Son récit s'attarde sur une robe rouge éclatante issue de cette dernière catégorie, qu'on visualise facilement.

Elle décrit comment, après avoir longuement insisté auprès de sa mère, elle a pu obtenir le droit précieux de la porter quand elle le souhaitait. Un droit qui, dans le même temps, s'est étendu à celui de s'habiller librement.

"Quel rapport avec la politique me direz-vous ?", prédit la journaliste. "Eh bien tout. Parce qu'avoir le droit de s'habiller comme on l'entend, d'exprimer par le vêtement qui l'on est, c'est affirmer son indépendance. C'est dire que l'on peut exister et définir ses propres frontières. Et, généralement, cela ne se fait pas sans tumulte, surtout lorsque l'on est une femme et/ou une personne minorisée."

Ce mélange réussi entre anecdotes personnelles, références fouillées mais accessibles, observations et analyses sociétales, c'est ce qui fait la force de l'ouvrage. Ce qui, aussi, donne envie d'y retourner pour découvrir un nouveau mot disséqué par sa plume experte.

Au fil d'une longue conversation, Mélody Thomas a décortiqué pour nous les réflexions qui ont nourri ce projet nécessaire. Entretien.

Mélody Thomas, autrice de "La mode est politique". Crédit : Adeline Rapon
Mélody Thomas, autrice de "La mode est politique". Crédit : Adeline Rapon

Terrafemina : En quoi la mode incarne-t-elle bien plus que des vêtements ?

Mélody Thomas : Je pars du principe que dès que l'on décide d'habiller les corps en fonction de leur genre, que l'on insère cette idéologie dans le vêtement, on entre dans la question politique. C'est particulièrement flagrant chez les femmes puisqu'elles continuent à être discriminées en fonction de leur genre, et l'ont été depuis la nuit des temps. Pour elles, le rapport à l'habillement est d'autant plus fort qu'il est à la fois une manière par laquelle on attend d'elles qu'elles expriment leur "féminité" – et j'insiste sur les guillemets – et un carcan à travers lequel on veut les limiter.

On le voit au travers de l'histoire avec celle du pantalon, par exemple. Pendant toute une époque, on parlait de "travestissement" lorsqu'une femme enfilait un pantalon. Le porter faisait d'elles des femmes qui voulaient se faire passer pour des hommes. Et par "se faire passer pour des hommes", on entendait prendre une place dans la société qui ne leur était pas due. C'est là qu'on voit que la mode est politique : ce n'était pas seulement le fait de vouloir porter un pantalon parce que c'est plus pratique, mais porter un pantalon et par conséquent, prendre un rôle qui était perçu dans notre société comme étant a priori masculin.

Pourquoi est-ce important de rappeler que la mode est politique ? Le message passé dans les médias et l'opinion publique est-il, en 2022 encore, trop attaché à son esthétique plutôt qu'à sa portée sociétale et sociale ?

M. T. : Je pense que le problème que nous avons toujours avec la mode, c'est qu'elle opère sur une question de double discours. On va dire qu'elle incarne de facto de l'empowerment pour les femmes car des designers ont participé à leur émancipation, mais on oublie toutes les fois où elles vont être rappelées à l'ordre d'un point de vue vestimentaire.

J'ai tenu à en parler dans le mot "Vêtement républicain", notamment – on se souvient tous·tes de la polémique autour du crop top à l'école. Il y a toujours une fonction du vêtement qui essaie de rappeler les femmes à l'ordre sur ce que signifie être "une femme bien" dans la société occidentale. Si tu portes un vêtement trop court, est-ce que tu ne cherches pas les problèmes ? Et inversement, si tu portes un vêtement trop long, est-ce que tu ne serais pas une "islamiste radicale" ? On est toujours perdantes, finalement.

On voit bien que le comportement change dans le regard de la personne en fonction de comment s'habillent les femmes. Quand un homme porte une chemise avec deux boutons ouverts, ça ne choque personne. Quand une femme porte une chemise avec deux boutons ouverts, certain·es peuvent dire "c'est trop". Il y a une forme de contrôle des femmes à travers la manière dont elles s'habillent.

"La mode est politique", de Mélody Thomas, illustré par Eloïse Heinzer.
"La mode est politique", de Mélody Thomas, illustré par Eloïse Heinzer.

La mode peut donc être un outil de liberté, par lequel on affirme son indépendance, et à l'inverse, le regard de la société peut, en s'appuyant à tort sur les vêtements que l'on porte, nous enfermer dans certaines cases.

M. T. : Absolument. C'est notamment ce que j'ai essayé d'expliquer avec le mot "Âgisme". Quand on regarde d'anciennes publications de médias féminins, on voit beaucoup cette injonction à ce qu'il ne faut pas porter passé 45 ans. On continue de propager l'idée que plus on vieillit, plus il y a une manière de s'habiller qui devrait être réfrénée – pour correspondre à des moeurs sociétales et à beaucoup d'à prioris, aussi.

Plus une femme gagne en années, plus on lui refuse une certaine sensualité, une certaine sexualité. La même sensualité et sexualité qu'on lui disait d'exprimer plus jeune, à partir d'un certain âge, il faut que ce soit l'inverse : qu'elle disparaisse. On l'a vu récemment avec Brigitte Macron et les critiques auxquelles elle a été confrontée. Ressortent des rouages pour rabaisser les femmes et leur faire comprendre que la place qu'elles occupent, la façon dont elles se montrent, ne correspond pas à une féminité "normale".

En parlant de Brigitte Macron, dirais-tu que la mode a joué un rôle de taille dans la campagne présidentielle qui vient de s'achever, par exemple avec Marine Le Pen ?

M. T. : Le souci de cette campagne présidentielle, c'est que nous n'en avons pas eue. Il est donc très compliqué de trouver le rôle que le vêtement a pu y avoir. Mais ce qu'on peut dire, c'est que son rôle et son analyse sont entrés dans nos imaginaires. Je dirais que c'est davantage une manière dont nous avons fait évoluer notre regard sur cette question, que le fait que cette campagne-là ait été marquée par des prises de position vestimentaires très prononcées.

A travers le mot "Femme de pouvoir", j'ai voulu mettre en avant des personnalités françaises, à l'instar de Marine Le Pen. Bien qu'elle se décrit comme étant "anti-système", la candidate adopte finalement des codes vestimentaires qui trouvent une résonance au sein des adeptes de son parti, de son idéologie, et de ce qu'elle représente d'un point de vue politique et visuel. C'est pour cela qu'on la voit souvent dans un trio de couleurs bleu-blanc-rouge : c'est un rappel de la vision très patriotique qui fait partie de l'ADN du Rassemblement national. Et j'avais envie de montrer comment tout cela était travaillé.

Marine Le Pen, qui était membre du pôle communication de son père, comprend les rouages de la communication. Et tout ce qu'on appelle la dédiabolisation de l'extrême-droite, comme sa tenue, cela fait partie de ses outils de communication.

Brigitte Macron, en 2018.
Brigitte Macron, en 2018.

Quand on voit la façon dont certaines marques brandissent une inclusivité qu'on pourrait qualifier de façade, peut-on aussi dire que parfois, et pour les mauvaises raisons, l'industrie de la mode surfe sur des mouvements politiques ?

M. T. : Je ne pense pas que ce soit une question de bonnes ou de mauvaises raisons. Beaucoup d'analystes essaient d'oeuvrer auprès des entreprises en leur montrant que l'inclusion et la diversité incarnent un vecteur financier. Petit à petit, ces mêmes entreprises commencent à l'entendre : la mode reste une industrie qui est là pour rapporter de l'argent et instaurer une stabilité financière. Ce que je remarque, c'est qu'il y a une compréhension de surface de cette question-là, mais comme elle s'appuie sur soit une demande des consommateur·rices, soit des intérêts économiques et financiers, il n'y a pas de réflexion profonde, de réflexion dans les détails.

La diversité va être réduite à trois mannequins noir·es intégré·es à une campagne, alors que ce n'est absolument pas le propos, c'est à la limite le début de la conversation. C'est ce que j'explique dans "Black Models Matter". Beaucoup de marques s'attardent sur la question du mannequinat. Certes, c'est un sujet très important car c'est aussi ce qui permet une meilleure représentation, mais on se pose beaucoup moins la question de qui fait l'image, de qui produit, de qui est derrière. Et cette conversation-là, la mode commence à l'avoir petit à petit.

On le voit avec des groupes comme Kering qui, à travers la marque de luxe Gucci, a mis au point des programmes pour permettre plus de diversité et d'inclusion au sein des équipes. Encore une fois, c'est une amorce de conversation. A mon sens, on ne peut pas prétendre que le problème est réglé.

La question que nous devons nous poser également, c'est celle du regard. On a bien vu au cours de l'histoire que, lorsqu'il n'y a pas de décisionnaires qui peuvent être issu·es d'une diversité (raciale, de genre...), il y a de l'exotisation, du tokenism (une pratique consistant à faire des efforts symboliques d'inclusion vis-à-vis de groupes minoritaires, et ce sans changement pérenne, ndlr).

On le voit avec les mannequins trans, les mannequins grosses ou plus size. On le voit beaucoup moins aujourd'hui avec les mannequins noir·es, mais il suffit de regarder la couverture de M, le magazine du Monde d'il y a quelques semaines sur le manque de représentation concernant les mannequins arabes pour constater le problème. Pour moi, ce qui est clair, c'est que si la question de la diversité et de l'inclusion était véritablement comprise, on ne pourrait pas identifier clairement des personnes minorisées qui ne sont pas représentées.

On va parler de diversité mais on va rester sur un discours "chromatique", certaines marques vont intégrer des modèles à la peau très foncées et ont l'impression d'avoir fait le travail, laissant derrière elles d'autres personnes racisées qui devraient être représentées. Et cela prouve que ce n'est pas encore un acquis.

Ton livre est-il aussi une façon de lutter contre la dépolitisation de certains mouvements, à l'instar de celle du mouvement body positive ?

M. T. : Je ne sais pas si je dirais "lutter". Le travail de journaliste, c'est de poser des questions. Avec le sujet du mouvement body positive, on voit bien qu'il a été récupéré d'un point de vue marketing. Quand je donne les chiffres sur l'utilisation de mannequins plus size, on remarque qu'à un moment, beaucoup ont été intégrées aux défilés, aux campagnes, et puis qu'au fil des saisons, on est revenu "à la normale".

On a laissé moins de place à des femmes dont la corpulence ne correspond pas à des standards de beauté tels que la mode les décide depuis un siècle. Je trouve ça bien que des marques veuillent s'insérer dans des discours progressistes encourageant les femmes à s'accepter comme elles sont, mais je ne vois pas comment elles peuvent s'accepter comme elles sont quand elles se voient si peu représentées dans cette industrie. Donc oui, on peut parler de dépolitisation.

Collection Gucci automne-hiver 2022-2023.
Collection Gucci automne-hiver 2022-2023.

A l'inverse, la mode peut-elle, lorsqu'elle est pensée avec soin, devenir l'étendard de ces luttes féministes ?

M. T. : Je ne suis pas sûre que ce soit la vocation de la mode, et je ne suis pas sûre que ce soit ce qu'on lui demande non plus. Ce que je dirais en revanche, c'est : pourquoi l'industrie de la mode cherche-t-elle à adopter un discours engagé si elle n'a pas envie de l'appliquer réellement ?

Beaucoup de magazines ont posté un carré noir avec le hashtag #BlackLivesMatter en mai 2020, mais où sont vos mannequins noir·es en couvertures ? Où sont vos employé·es noir·es au sein de vos rédactions ? Vous voulez avoir cette aura de marque qui comprend l'air du temps et s'engage dans l'époque dans laquelle elle vit, mais il ne faut pas le faire si on n'entend pas le faire réellement.

Est-ce que la mode doit avoir une portée politique, un discours politique ? C'est à chaque marque d'agir en fonction de ses croyances. Cependant, nous sommes dans une époque où les consommateur·rices attendent une prise de parole et de conscience – on l'a bien vu avec les Ouïghour·es, les gens n'hésitent pas à interpeller directement les entreprises sur les réseaux sociaux, ou les personnalités politiques – et dans une économies des valeurs, où l'on achète en fonction des valeurs qui nous sont chères.

Par ailleurs, quand les marques font ces effets d'annonce, elles se font tomber dessus. Aujourd'hui, on a tou·te·s accès à l'image, les campagnes ne touchent plus uniquement les personnes qu'elles ciblent d'un point de vue achat, consommation. Et il va être attendu de ces grands noms du prêt-à-porter et du luxe qu'elles l'adoptent jusqu'au bout.

Nous vivons une période charnière où ces notions ne sont pas acquises, où ces discours progressistes n'incarnent pas la norme. Sinon je n'aurais pas eu matière à écrire ce livre.

Tu questionnes la mode comme vecteur d'"empowerment", un mot qui est très présent dans les médias et qui connaît lui aussi une certaine dépolitisation de son sens et de son message d'origine. Pourquoi était-il important de confronter sa récupération marketing et de lui opposer les conditions de travail des femmes au Bangladesh et des Ouïghour·es, entre autres ?

M. T. : J'en parle tout au long du livre et plus particulièrement dans les mots "Féminisme" et "Coton". Les travailleuses du textile sont les grandes oubliées des discours féministes à l'heure actuelle. Et quand on parle d'empowerment, on ne se pose jamais la question de "qui ?". C'est devenu un mot suffisamment vague pour pouvoir y mettre ce qu'on a envie d'y mettre. On va dire "c'est de l'empowerment". Mais de qui ? De quoi ? Dans quel contexte ? Par rapport à quoi ? On voit bien comment, aujourd'hui, on a donné les clés des terminologies de luttes féministes à des fins marketing. C'est encore une fois une question que je pose : à qui cela sert-il ?

Si ces terminologies féministes étaient comprises, utilisées à bon escient, on aurait peut-être entendu beaucoup plus parler, en tout cas dans les cercles féministes, de la question des femmes ouïghoures. Je ne dis pas que rien n'est fait [pour les travailleuses] – il y a eu, par exemple, des prises de position féministes au moment de la question sur les personnels des hôpitaux, des femmes de ménage de l'hôtel Ibis des Batignolles... – mais on remarquera qu'elles occupent beaucoup moins de place que certaines rhétoriques acceptées socialement.

Ton livre est-il aussi un moyen d'encourager ton lectorat à penser davantage son approche de la mode, que ce soit pour l'inviter à exprimer son style pleinement, mais aussi à se renseigner sur l'histoire des vêtements ou des textiles qu'il porte ?

M. T. : Mon objectif est déjà de regrouper toutes mes réflexions sur la mode, et de donner des clés de compréhension. Je veux essayer de construire une réflexion suffisamment solide pour que les personnes qui liront ce livre puissent réfléchir à la place que la mode occupe pour elles, individuellement ou collectivement, ainsi qu'à l'utilisation qu'elles en font individuellement.

Il y a aussi une volonté de ma part de montrer que la mode va plus loin que se demander ce qu'on va porter le matin. Je pense que beaucoup de personnes l'ont oublié, et que remettre du sens dans notre rapport aux vêtements est essentiel aujourd'hui quand on parle des effets de l'industrie de la mode sur l'environnement et les droits humains. Si on commence à rationaliser notre rapport au vêtement, ça ne peut être que bénéfique.

Défilé Ester Manas automne-hiver 2022-2023.
Défilé Ester Manas automne-hiver 2022-2023.

Si tu devais choisir quelques mots qui te semblent particulièrement pertinents à l'aune du nouveau quinquennat d'Emmanuel Macron, quels seraient-ils ?

M. T. : D'abord, je choisirais "Coton". Beaucoup d'associations reprochent à Emmanuel Macron de laisser les entreprises décider par elles-mêmes des meilleures stratégies pour réduire l'impact climatique et faire mieux sur le sujet des droits humains. Des stratégies qui, jusqu'à maintenant, n'ont pas fait leurs preuves.

Je choisirais aussi "Voile". C'est une question que l'on agite comme un épouvantail à l'encontre d'une partie de la population française. Elle sert aussi de vecteur à l'extrême droite contre qui le gouvernement nous demande de faire barrage depuis 5 ans, tout en utilisant les mêmes rhétoriques, ce qui est quand même assez problématique.

Je mettrais forcément "Vêtement républicain". Je pense qu'on en a tou·te·s marre des hommes qui commentent la manière dont s'habillent les jeunes filles. Et plus précisément, des hommes qui commentent la manière dont s'habillent les jeunes filles sans se poser la question de pourquoi elles s'habillent ainsi, et de quelles images des femmes sont proposées dans la société de manière générale.

Ensuite, "Identité de genre". C'est un sujet qui est, encore une fois, énormément discuté et mal discuté au sein de la société, et qui a des conséquences très graves. Surtout quand on sait qu'au sein de la communauté trans, les taux de suicide sont énormes.

Je mettrais "Handi·e·s", parce que c'est un impensé collectif. Nous vivons dans une société validiste et par conséquent, ces questions ne sont jamais mises sur un pied d'égalité dans nos réflexions.

Je choisirais le mot "Couleurs", parce que je trouve important de montrer la manière dont aujourd'hui, il existe un vocabulaire de couleurs utilisé par les féministes à travers le monde pour revendiquer leurs droits. Que ce soit le vert pour demander l'accès à l'avortement ou le violet pour exiger la fin des violences patriarcales contre les femmes. Ce mot est très important car il permet de rappeler, et c'est ce que disait Simone de Beauvoir, que les luttes pour les droits des femmes sont loin d'être gagnées ni ces derniers acquis. Il n'y a qu'à voir les Etats-Unis pour le comprendre. Trente Etats sur 51 sont en train d'essayer de faire reculer l'accès à l'avortement, un droit qui devrait être inaliénable.

Enfin, je pense à "Mère et maternité". Là aussi, demeure cette idée que la femme doit disparaître au moment où elle met au monde un autre être humain. Que ce soit à travers des personnalités publiques, de chercheuses, de personnes concernées, d'activistes, un nouveau discours est en train d'émerger, qui permet d'interroger la représentation de la maternité. Je parle de la question raciale mais on peut également parler de l'identité de genre. Il ne devrait pas y avoir une seule vision de la maternité. Et c'est un sujet qui, là encore, sera très important ces prochaines années.

La mode est politique, de Mélody Thomas. Ed. Les Insolentes. 320 p. 22,50 euros.