Frôlez-vous le burn-out sexuel ?

Publié le Mardi 01 Février 2022
Julie Legendart
Par Julie Legendart Journaliste
Frôlez-vous le bun-out sexuel ?
Frôlez-vous le bun-out sexuel ?
Le burn-out sexuel, c'est quoi ? Et surtout, comment y faire face ? Voici quelques solutions pour résoudre ce phénomène plus courant qu'on ne pourrait le croire.
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Et si le Covid avait eu un réel impact sur la vie sexuelle des individus, et notamment des femmes ? C'est ce que mettent en exergue de plus en plus d'études. A l'anxiété générée par la pandémie, il faudrait encore ajouter d'autres éléments extérieurs, comme la charge quotidienne d'une vie entrecoupée de tâches ménagères, de soin apporté à autrui (conjoint, enfants) sans oublier les injonctions professionnelles. Bref, une véritable charge mentale.

Or pour bien des voix expertes du sujet, cette charge peut facilement aboutir à un burn-out. Et ce trop-plein, qui n'aurait jamais été autant observé, ne concerne pas simplement le taf, il peut également investir un tout autre domaine, plus intime : la sexualité. On parle alors de "burn-out sexuel" (logique).

Mais comment cela se manifeste-t-il au juste ?

Le burn-out sexuel, qu'est-ce que c'est ?

Le burn-out sexuel se caractérise par une baisse de fréquence notable des relations sexuelles. Il peut se décliner de multiples manières, au lit bien sûr, mais aussi par le fait de ne pas parvenir à concrétiser une relation intime ou simplement d'être trop épuisé pour organiser un rencard amoureux. Fatigue, lassitude, stress, angoisse sont éprouvés par les personnes concernées, comme c'est bien souvent dans le cas dans le cadre des burn-out en général.

En temps de pandémie, c'est l'anxiété, voire la dépression générée par le contexte actuel, et notamment l'accumulation de confinements et couvre-feux, qui auraient abouti à une hausse des burn-out sexuels. Interrogée par le magazine Stylist, la thérapeute Laura Vowels s'est exprimée à ce sujet : "Les gens ont moins de relations sexuelles en général depuis le début de la pandémie. Cette simple pensée peut être écrasante et fatigante. Puis il y aussi toutes les inquiétudes concernant la sécurité et le virus", détaille-t-elle.

"Le burn-out a eu un impact sur la fréquence de relations sexuelles que les gens peuvent avoir, mais il a également façonné une certaine mentalité : les gens ne sont pas aussi motivés qu'avant pour sortir et organiser des rendez-vous ou des rencontres", poursuit l'experte.

Frôlez-vous le bun-out sexuel ?
Frôlez-vous le bun-out sexuel ?

Comment y faire face ?

Un état des lieux alarmant ? Peut-être, mais il ne faut pas être fataliste pour autant. C'est d'ailleurs ce sur quoi insiste la thérapeute américaine. Cette dernière recommande aux personnes concernées de faire un point sur leur vie, intime et professionnelle, mais aussi sur leur état d'esprit du moment. "Si quelque chose est trop accablant et vous met sous pression, essayez de mettre de côté ce qui génère un stress inutile dans votre vie. Ce n'est pas toujours possible, mais sortir de la roue du hamster et faire le point est toujours une bonne chose."

La deuxième solution serait de prendre en compte ses besoins émotionnels. Ne pas négliger sa propre santé mentale - plus importante que sa libido - et essayer de s'attarder davantage sur le moment présent importe pour surmonter le burn-out. Renouer avec l'autre consisterait avant tout à renouer avec soi-même, notre tranquillité, notre corps, en toute harmonie. Un exercice d'équilibriste indispensable pour un retour à l'intimité qui prend du temps, mais n'a rien d'une mission impossible, même à l'heure de la distanciation sociale.

Une dernière solution pour se rassurer face au burn-out sexuel est de se dire que le phénomène n'est pas neuf, loin de là même : depuis les prémices du déconfinement, la tendance semble être à la prudence. En juillet 2020 déjà, François Kraus, directeur du pôle "Genre, sexualités et santé sexuelle" de l'Ifop, l'affirmait ainsi dans une étude détaillée : "La phase de déconfinement n'a pas poussé les célibataires à la 'boulimie de sexe' et de partenaires qu'aurait pu susciter le besoin de rattraper les mois de 'disette sexuelle' imposée par le confinement. La tendance semble plutôt être à un désir de sécurité affective et sexuelle".

L'expert y voit là "le produit de l'isolement affectif vécu puis du maintien des règles de distanciation physique qui incitent à une sélection plus stricte de ses partenaires et à une sexualisation plus lente des relations". Sans oublier que le Covid n'a en rien arrangé le taux de burn-out sociaux. Un stress à gérer au quotidien et à appréhender pour s'apaiser au mieux.