Barack Obama l'affirme : "Les femmes sont de meilleures leaders que les hommes"

Publié le Vendredi 27 Décembre 2019
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Barack Obama, une voix féministe ?
Barack Obama, une voix féministe ?
Dans cette photo : Barack Obama
Le temps d'un discours, Barack Obama a rendu un salutaire hommage à toutes ces femmes qui méritent de diriger le monde. Quoi de plus naturel de la part de l'époux de la plus inspirante des "role models" ?
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"Mesdames, je veux que vous le sachiez : vous n'êtes pas parfaites, mais, incontestablement, vous êtes meilleures que nous !". Cette drôle de tirade un brin pince-sans-rire sort de la bouche de l'ancien président des Etats-Unis, Barack Obama. L'époux de Michelle Obama, role-model et icône girl power particulièrement inspirante, s'est fait remarquer le 16 décembre dernier en décochant quelques tirades sur les femmes. Et leur pouvoir...

C'est plus précisément à l'adresse des entrepreneuses d'aujourd'hui (et de demain) que Barack Obama s'est exprimé, le temps d'un événement organisé à Singapour et consacré au "leadership", comme le précise le site de la BBC. A écouter celui qui fut quelques années durant l'homme le plus puissant au monde, notre planète se porterait bien mieux "si les femmes dirigeaient tous les pays du monde". Un jour peut-être ?

Working girl power !

"La plupart des problématiques dans le monde sont dues à des personnes âgées, et notamment de vieux hommes, qui sont incapables de céder leur place", a poursuivi l'ex-dirigeant non sans éloquence. Avant de tenter une hypothèse plutôt intéressante face à l'audience de Singapour : il suffirait que les femmes prennent les rênes "durant deux ans" seulement pour notre société en ressorte meilleure "sur à peu près tout". En gros, suggère l'orateur, le vieux monde n'a que trop duré. Il serait peut-être temps de trouver une alternative à un patriarcat aussi dépassé qu'assassin. Des mots très "working girl power" qui font plaisir à entendre par les temps qui courent.

Mais qui surprennent, également. Avouons qu'il est amusant (ou pas) de voir Barack Obama décocher ces tirades féministes quelques semaines après son discours, bien moins élogieux, adressé aux nouvelles générations. Et à leur militantisme digital, notamment. Souvenez-vous : en novembre dernier, Obama s'était permis de faire la leçon aux activistes de l'ère 2.0, insistant sur la nature "contre-productive" des protestations relayées sur les réseaux sociaux à grands coups de hashtags. Et l'ancien Président d'affirmer à la jeunesse que "critiquer ne fait pas avancer les choses". Une réflexion qui mérite bien un petit "OK Boomer". Faut-il en déduire que les femmes doivent prendre le pouvoir, mais sans trop s'indigner non plus ?

Cela étant dit, ces propos sur la "woke culture" (les générations "éveillées") ne doivent pas nous faire oublier ses prises de position antérieures. Tel que le rappelle le site The Lily, Barack Obama soutenait déjà "la prise de pouvoir des femmes" en 2017, lors d'un discours prononcé à Paris. De plus, la présidence Obama était la meilleure de toutes en terme de nominations de femmes à de hauts postes, de la conseillère en sécurité nationale Susan Rice à l'ambassadrice des États-Unis Samantha Power.

Interrogée par le magazine, l'ex-directrice de la création au Bureau de la stratégie numérique Ashleigh Axios a observé, au fil des années, "un réel changement" : une prise de conscience progressive des soucis de disparités et d'inégales représentations des femmes au sein de la Maison Blanche - lors des shootings d'événements par exemple. Un souci que Barack Obama a pris à bras le corps lors de son second mandat, en accueillant davantage de dirigeantes féminines. "Il a vraiment compris à quel point cette dynamique était injuste et compliquée pour les femmes, qui travaillaient de longues heures et faisaient parfois plus à la maison que leurs homologues masculins", se réjouit Ashleigh Axios.

Aujoud'hui, Obama persiste et signe. A Singapour, il précise aux hommes leaders "qu'ils ne seront pas là à vie". Une belle piqûre de rappel en cette fin d'année. Who run the world? Girls.