Comment gérer le "syndrome Cendrillon" pendant le couvre-feu

Publié le Vendredi 16 Octobre 2020
Louise  Col
Par Louise Col Journaliste
Le syndrome Cendrillon pendant le couvre-feu
Le syndrome Cendrillon pendant le couvre-feu
Couvre-feu à 21h. La mesure est tombée pour de nombreuses grandes villes de France, comme Paris. Tout un mode de vie à repenser s'il en est, mais aussi, un frein à nos futurs rencards. Pas de panique, on vous explique comment gérer vos "dates" malgré tout.
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Inutile de vous présenter Cendrillon. Cette jeune femme maltraitée au sein de son foyer qui, grâce à sa bonne marraine la fée, se voit parée de pantoufles de verre et d'une somptueuse robe de bal l'espace d'une nuit. Oui mais voilà, son fabuleux moyen de locomotion pour ledit bal (un carrosse) se transformera en citrouille dès l'heure d'expiration de ces sorts merveilleux : à minuit. Plutôt corsé pour choper un prince ou une princesse.

Aujourd'hui, cette situation n'a plus grand-chose du conte de fées. Les mesures sanitaires actuelles obligent effectivement huit métropoles et la région Île-de-France à obéir aux restrictions du couvre-feu : tout le monde doit être chez soi à 21h. C'est vrai, pas vraiment de citrouilles dans l'histoire (quoique, Halloween n'est pas loin) mais un dilemme identique : comment gérer son dating quand une soirée au bar ou au resto devient impossible ?

A l'heure du syndrome Cendrillon, tout n'est pas perdu. On vous file quelques tips.

Foncer sur la "culture de jour"

La vie ne se limite pas à la nuit, sachez-le. A condition de privilégier les plans-coeur (et autres) du week-end, les journées elles aussi peuvent être sources de rendez-vous insolites pour taper la discute - et plus si affinités bien évidemment. Aller voir un film ou se rendre au musée pour une bonne expo, même masqué(e), n'est pas si pire au fond que de crier pour se faire entendre dans un établissement festif une fois la nuit tombée. Il fallait y penser.

Comme l'indique le journal 20 Minutes, les cinémas réfléchissent déjà à remodeler leurs horaires afin de garantir plus de séances en journée. De quoi assurer davantage de rencards, certes un brin distanciés peut-être (dispositifs anti-covid obligent), mais non moins prometteurs.

Tout miser sur le brunch

Et si le brunch était la solution à tous les maux ? Loin de se limiter à un réflexe de bobo parisien, ce post-petit déj déploie toute une atmosphère : chaleureuse, gourmande, apaisée - l'idéal pour un rendez-vous dominical par exemple. Evidemment, pour tout brunch au sein de restaurants et de cafés, rappelez-vous que vous devez n'enlever votre masque qu'une fois accoudés à votre table, c'est important.

Le brunch est une alternative bienvenue aux rencards en soirée dans des bars trop bondés bien sûr, mais aussi au culte du "petit verre de vin" comme signe de sociabilité. Cette injonction morose n'a que trop duré. Coach relationnelle, Persia Lawson est convaincue que, malgré les nouvelles restrictions sanitaires, "un rendez-vous en toute sobriété favorisera une rencontre plus authentique", assure-t-elle au journal Metro. Faites confiance à son expertise.

Dater en journée, dater autrement.
Dater en journée, dater autrement.

Se remettre aux lettres d'amour

Si le dating en question s'éternise et si, au bout de quelques retrouvailles, le "plan cul" vrille au plus concret, pourquoi ne pas faire preuve d'originalité en osant le désuet ? Le désuet, c'est la lettre d'amour, ce fétiche d'autrefois dont nous ne nous lassons pas de vous vanter les mérites insoupçonnés. Car oui, qui dit correspondance épistolaire dit conversation atemporelle, sans soumission à de quelconques horaires. La liberté, quoi !

La lettre d'amour, outil majeur du couvre-feu ? Et pourquoi pas. Le grand spécialiste de la déclaration passionnée, Paul Eluard, avait bien dédié un poème entier au sujet : "Que voulez-vous la porte était gardée / Que voulez-vous nous étions enfermés / Que voulez-vous la rue était barrée / Que voulez-vous la ville était matée / Que voulez-vous nous nous sommes aimés". Une prose toujours aussi belle après 21h.

Faire durer le plaisir par écrans interposés

Technique plus généralisée et directe que la lettre d'amour, le dating digital. La base-même du date comme nous l'entendons évidemment. Le dating numérique ne se limite pas forcément à quelques emojis fruités bien sentis ou écritures textos pianotées à l'arrache. Non, c'est tout un jeu subtil de la conversation et de la séduction qui s'offre à vous. Idéal pour faire connaissance, mais aussi faire désirer et languir, de jour comme de nuit.

Rien ne vous empêche par exemple de couper votre rendez-vous en deux : donnez-vous rendez-vous dans l'après-midi et, une fois rentrés (séparément) au bercail à 21h, enchaînez avec un petit apéro par écran interposé, histoire de jouer les prolongations.

Et si vous en doutiez, une page Instagram riche en poésie comme Amours Solitaires vous le démontre à grands coups de captures d'écran lyriques à souhait. Non, le romantisme n'est pas mort, même au temps du couvre-feu.

En temps de couvre feu, rencard plus court... ou plus long ?
En temps de couvre feu, rencard plus court... ou plus long ?

Adopter la méthode des petits pas

La méthode des petits pas, autrement dit le slow dating, autrement dit le "rencard lent" dans la langue de Molière. Réponse heureuse au speed dating, cette démarche relationnelle met l'accent sur des rendez-vous plus déconstruits et subtils. A savoir, se découvrir par écrit tout d'abord, puis par messages vocaux et vidéos, poser peu à peu les choses avant une première rencontre, et, le jour venu, privilégier l'observation et l'écoute.

Des rencards qui ne vont pas forcément "droit au but" donc et peuvent volontiers se faire en plusieurs parties - comme les opus d'une bonne trilogie romanesque. Et si les restrictions sanitaires incitaient à se voir de façon à la fois étendue et épisodique ? Coach en amour pour Meetic, Elodie Cavalier en est persuadée.

Elle raconte chez Grazia : "Avec le couvre-feu, on a va prendre le temps à chaque étape, se recentrer sur ce qui est important pour nous, avant de passer à l'étape d'après". Mot-clé du slow dating ? L'expérience bien sûr. Celle du temps présent, qui s'enfuit si vite. Raison de plus pour le faire durer.

Tirer le positif du négatif

Et si le couvre-feu était une astuce en soi ? Explications de la coach relationnelle Persia Lawson dans les pages de Metro : "En fait, c'est aussi un moyen pratique de rappeler l'heure à votre rencard si jamais il y a un manque flagrant d'étincelle et de connexion". Un brin cruel, mais cohérent. Ca, c'est la partie émergée de l'iceberg : se servir du couvre-feu comme d'un échappatoire quand le courant ne passe pas.

Autre manière de l'envisager ? Considérer le verre à moitié plein : le peu de temps qu'a votre date peut l'inciter à faire preuve de davantage de finesse, d'éloquence et de doigté, sans pour autant l'angoisser en mode compte à rebours. Et si des date plus courts équivalaient à de meilleurs date ? L'avenir vous le dira.

Mais pour cette journaliste de Stylist ayant testé la chose en de telles circonstances, la réponse est toute trouvée. A la lire, la limite de temps peut stresser, mais elle ouvre aussi le champ à plus d'expériences, de type et de "format" différents. Ludique. "La pandémie m'a non seulement beaucoup appris sur ce que je veux et ce dont j'ai besoin lors d'une relation, mais aussi que je peux m'amuser en cherchant la bonne", écrit l'autrice.

Et si on testait ?